Colloque Romain Rolland - Appel à contributions

mardi 23 février 2016, par Élizabeth Legros Chapuis

À l’occasion de la commémoration nationale du 150e anniversaire de la naissance de Romain Rolland (1866-1944), un colloque international est organisé par l’Institut de recherche en Musicologie (IReMus – CNRS) avec l’Association Romain Rolland, la Bibliothèque nationale de France et l’Université Paris-Sorbonne :

Romain Rolland musicologue et écrivain de l’intime
17 novembre 2016 – Paris, Bibliothèque nationale de France
18 novembre 2016 – Paris, Université Paris-Sorbonne
19 novembre 2016 – Vézelay, Cité de la Voix

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Une partie du colloque sera ainsi consacrée à l’écrivain de l’intime. En effet, tout au long de sa vie, Romain Rolland est revenu sur son autobiographie, la réécrivant au fil du temps pour la reconstruire en fonction de son évolution personnelle et intellectuelle lors de cette marche sur une « route en lacets qui monte », à la fois objet et sujet de l’œuvre. Dans cette écriture de soi, Journal et Correspondance constituent des lieux et des moments privilégiés. D’autres textes destinés à être publiés (Mémoires et fragments du Journal, Voyage intérieur), montrent comment s’effectue le passage de l’événement consigné dans un journal au souvenir rapporté dans les Mémoires, de la réminiscence de l’épisode vécu à la scène de l’œuvre de fiction. L’œuvre romanesque (Jean-Christophe) se construit ainsi « de destruction en réécriture et de réécriture en variations » (Agnès Franconnet). Enfin, des œuvres moins autobiographiques font état d’aveux proches de la confession, de l’examen de conscience public ou de bilans politiques personnels (L’Esprit libre, préfaces de recueils d’articles). Ces écrits publiés du vivant de l’auteur consignent les points de vue et les confidences du mémorialiste, du diariste et de l’épistolier et révèlent la part qui, dans l’argumentation politique ou l’intention didactique, relève également de l’écriture de l’intime.

Pour la proposition de thèmes, en fonction d’un classement par genres, nous pouvons distinguer : 1°) la correspondance – « [Les lettres] ne le distraient pas de lui-même. Elles l’aident à se mieux connaître » (J. Robichez). On peut envisager d’étudier la répétition et les variations dans la relation d’un même fait selon le destinataire ; les non-dits sur la vie privée ; les marques énonciatives de l’humeur désapprobatrice, de l’empathie, du double jeu... 2°) le Journal (ensemble de 15 000 pages) – L’étude peut porter sur la relation du sentiment et l’absence de l’évocation de la vie sentimentale ; sur les pages d’introspection, sur « l’écriture fiévreuse » où la créativité est en rapport direct avec l’état de santé... 3°) les Mémoires – On peut s’interroger sur le Journal œuvre d’actualité comme source des Mémoires, l’art de l’esquive dans le faux aveu, la construction d’une image légendaire pour la postérité...

Plus généralement on pourrait développer le thème selon lequel Romain Rolland est son propre autobiographe, par l’évocation de souvenirs précis, par le regard rétrospectif sur la vie passée, par la transposition dans l’œuvre.

Source : Fabula et Association Romain Rolland