Deux lectrices du Siècle des Lumières

dimanche 15 janvier 2017, par Élizabeth Legros Chapuis

« La correspondance adressée par Geneviève Randon de Malboissière à son amie Adélaïde Méliand, de 1761 à sa mort prématurée en 1766 — elle n’a alors que 20 ans —, invite à partager l’intimité éducative et culturelle de deux demoiselles issues d’un monde des offices témoignant une grande sensibilité aux Lumières. Au fil des lettres, Geneviève et Adélaïde s’affichent comme de jeunes grandes lectrices, autonomes, éclairées et adeptes d’une ‘lecture-plaisir’ aux antipodes des lectures scolaires. »

Ainsi commence le passionnant article de Martine Sonnet, « Geneviève Randon de Malboissière et ses livres. Lectures et sociabilité culturelle féminines dans le Paris des Lumières », qui est extrait du volume Lectrices d’Ancien Régime publié sous la direction d’Isabelle Brouard-Arends aux Presses Universitaires de Rennes en 2003 (pp. 131-142). Cet article est maintenant accessible en ligne (en lecture seule) sur le site Open Edition Books.

« Evoquer Geneviève et ses livres, c’est évidemment privilégier une vision résolument optimiste de la lectrice d’Ancien Régime que rien n’autorise à généraliser, mais qu’il faut situer à sa juste place : des lectrices comme elle existent et n’ont rien d’exceptionnel dans son milieu », dit aussi Martine Sonnet, dont l’article situe la lectrice dans son milieu et dans son époque, et donne de nombreux aperçus de la correspondance entre les deux amies.