Julieta Solis (1939-2020)

jeudi 16 avril 2020, par Monique Bauer

Nous venons d’apprendre le décès de notre amie Julieta Solis, emportée par le Covid 19. Pour lui rendre hommage nous avons choisi de publier la belle lettre par laquelle Monique Bauer nous a appris cette triste nouvelle

Photo : Julieta, aux Journées de l’autobiographie sur l’amitié, Ambérieu, 2015

Bordeaux, 14 avril

Cher Philippe, chers membres du Bureau de l’APA,

Notre Julieta, Julieta Solis, personnage emblématique de notre groupe des Filles de Mai, était depuis un an dans un Ehpad de la région parisienne, atteinte d’une maladie qui l’éloignait progressivement de nous, de ce qu’elle avait été.
Elle est partie hier matin, victime de ce virus dévastateur.

Notre groupe des Filles de Mai a vingt ans cette année…
Avec Julieta, ce sont quatre Filles de Mai qui nous ont quittées : Simone Gipouloux en 2014, Mireille Boccara et Sylvette Dupuy, en 2016.

Julieta, c’est aussi une contributrice importante de L’APA au travers d’articles dans La Faute à Rousseau et de manuscrits déposés dont l’un a été publié en 2014 par Les Amis de Freinet Le Pioulier ou mes années Freinet avec une préface de Philippe Meirieu. Ouvrage qu’elle n’a pas pu promouvoir car elle commençait à avoir des difficultés d’élocution.

Nous sommes en contact avec les filles de Julieta, auxquelles nous pourrons transmettre les messages qui nous parviendront.

Je joins à cette lettre Les mots de Julieta extraits de notre ouvrage collectif Filles de Mai,68 mon Mai à moi. Mémoires de femmes que nous avons lus à Beaulon (Ada Ruata, Line Roux et moi) lors de l’hommage qui lui a été rendu en 2018. Julieta avait pu y assister, l’une de ses filles nous ayant fait la surprise de l’accompagner. Elle avait reconnu les personnes venues entendre ses mots auxquels nous avions donné notre voix. Elle ne parlait plus.
Et deux de ses textes, R comme Rêves et R comme Révolution, sans doute les plus beaux textes du livre, ont terminé cette lecture comme beaucoup d’autres au cours de 2018.

Avec l’amitié des Filles de Mai
Résistons par l’amitié et l’écriture qui sauve de l’oubli.

Monique

Lire Les mots de Julieta

A cette lettre de Monique Bauer, Philippe Lejeune a répondu, au nom de l’APA, par le courrier suivant :

Chère Monique, chères Céline et Aurélie, chères filles de Mai,

Quelle tristesse que le départ de Julieta en ces dramatiques circonstances !
Mais quelle émotion à la retrouver si vivante à travers l’anthologie de ses textes pour les Filles de mai. Quelle fraicheur, quelle énergie, quel optimisme, quel esprit d’indépendance, quelle fantaisie, quelle générosité !
Elle était vraiment la Fille de mai par excellence.
Nous la pleurons et elle nous fait sourire à travers nos larmes.
Nous pleurons son sourire.
Tous ensemble.

Philippe