Deuils et pertes
Articles
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Pascal Quignard : Dans ce jardin qu’on aimait
4 janvier 2018, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Grasset, 2017
« Le révérend Siméon Pease Cheney est le premier compositeur moderne à avoir noté tous les chants des oiseaux qu’il avait entendus, au cours de son ministère, venir pépier dans le jardin de sa cure, au cours des années 1860 - 1880. » Il s’agit là d’un extrait de l’avertissement dans lequel Pascal Quignard se dit « ensorcelé par cet étrange presbytère »… et cite le pasteur : « Même les choses inanimées ont leur musique. Veuillez prêter l’oreille à l’eau du robinet qui goutte (…) -
Sophie Calle et Serena Carone en exposition
1er novembre 2017, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Exposition Beau doublé, Monsieur le Marquis !, Musée de la Chasse et de la Nature, 62 rue des Archives, 75003, Paris, jusqu’au 11 février 2018.
C’est au Musée de la Chasse et de la Nature que Sophie Calle a installé sa nouvelle exposition, à la fois déambulation rétrospective dans ses créations au long des années et occasion de la présentation de réalisations originales crées spécialement pour l’exposition. Elle a été réalisée en collaboration avec la plasticienne Serena Carone, les (…) -
Joan Didion : L’année de la pensée magique
16 novembre 2007, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Grasset, 2007
« On s’apprête à dîner et la vie telle qu’on la connaît s’arrête. La question de l’apitoiement. » « La vie change dans l’instant. L’instant ordinaire. »
Ces brèves notations écrites quelques jours après « l’événement », Joan Didion les retrouve dans son ordinateur, lorsqu’elle décide d’écrire sur cette année qui a suivi la mort de son mari, l’écrivain John Gregory Dunne, qui s’écroule sur la table de la salle à manger, le 30 décembre 2003. Ils revenaient de l’hôpital où (…) -
La Faute à Rousseau n°54 ( juin 2010), L’oubli
15 juin 2010, dans > Publications > La Faute à Rousseau, revue de l’autobiographie
Présentation du dossier
C’est l’envers de la mémoire : l’immensité de ce qu’elle n’a pas retenu au départ, le tri de ce qu’elle élimine en cours de route pour faire place au nouveau et nous permettre d’évoluer ; mais c’est aussi, parfois, la douleur de ce qu’elle n’arrive ni à garder ni à rejeter, et qui reste bloqué dans l’ombre. Le temps, l’identité, la mort : l’oubli touche à tous les bouts de notre destinée, comme à l’amour, à la souffrance, au deuil. Il concerne autant la mémoire (…) -
Arnaud Genon : Tu vivras toujours
22 juin 2016, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Arnaud Genon : Tu vivras toujours. Ed. Rémanence, mars 2016
L’indicible douleur de la perte
Il aura fallu d’abord à Arnaud Genon devenir parent à son tour pour qu’il puisse se délivrer de ce livre, le récit de la mort prématurée de sa mère, quand il n’avait que treize ans. « J’ai depuis longtemps ce livre en moi, écrit l’auteur. Il relate la disparition de ma mère, alors que j’étais encore un enfant. C’est un court roman, plus précisément une autofiction, c’est-à-dire une autobiographie (…) -
Jeanine Cummins : Une déchirure dans le ciel
19 avril 2022, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Édition originale : A rip in heaven, 2004 Editions Philippe Rey, 2022, pour la traduction française
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Jeudi 4 avril 1991, dernier jour de vacances pour la famille Cummins, qui vit à Gaithersburg dans le Maryland, chez leurs cousins Kerry, à Saint-Louis, au bord du Mississipi. Le père, Gene, prépare le van pour partir le lendemain à l’aube. Tom, 19 ans, l’ainé des enfants Cummins décide de passer une dernière soirée avec ses deux cousines. Julie, 20 ans et Robin, 19 ans, tandis que ses (…) -
Emmanuelle Ryser : Le Cake au citron
5 octobre 2020, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
éd. Lemart, Lausanne, 2020, 202 p.
Pour son premier roman, Emmanuelle Ryser n’a pas choisi la facilité. D’abord avec un thème pour le moins « casse-gueule » : la mort, ou du moins l’effet de la mort d’un proche sur un survivant. Et puis la forme : le livre entier est rédigé à la deuxième personne du singulier (chose assez rare dans le roman, je pense toutefois à Un homme qui dort de Georges Perec…), la narratrice – qui reste dépourvue de nom – s’adressant à elle-même. Pari réussi (…)