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Leila Sebbar : Je ne parle pas la langue de mon père
31 janvier 2017, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
suivi de "L’arabe comme un chant secret", édition commentée et illustrée, 285 p. édition Bleu autour.
C’est un livre beau et complexe à la fois. Une aquarelle s’étend sur la couverture : le bleu de la mer qui sépare les deux rives, les ocres de la terre poussiéreuse, la ligne sombre des pins, forment un écrin à une « koubba » blanche-« cube terrestre surmonté d’une coupole céleste ». Nous sommes en pays musulman et l’auteur a voulu grouper ici des textes écrits à diverses époques : Je (...) -
Maryam Madjidi : Marx et la poupée
13 avril 2017, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Le Nouvel Attila, 2017
Maryam Madjidi est une jeune femme iranienne, née en 1980 à Téhéran dans un milieu intellectuel et aisé d’opposants, tant au chah qu’à la révolution islamique, qui immigre en France en1986 où elle rejoint son père, réfugié politique à Paris.
Son livre Marx et la poupée est un patchwork de scénettes, issues de ses souvenirs, balayant sans ordre chronologique divers moments de son existence, écrites au présent, tantôt en je, tantôt en tu, tantôt en elle, adoptant (...) -
Abraham Bengio : Quand quelqu’un me parle, il fait jour. Une autobiographie linguistique
22 septembre 2007, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
La passe du vent, 2007
Cette autobiographie « linguistique » plonge loin dans le passé pour ouvrir large sur l’avenir. Elle raconte l’histoire d’un petit garçon né à Tanger en 1949, juif et espagnol par sa famille, français par l’école et qui, nourri de latin et de grec, est devenu, après une agrégation de lettres classiques et une brève carrière d’enseignant, responsable dans différents postes, à l’étranger et en France, de la politique culturelle.
Difficile de résumer ce livre (...) -
Aharon Appelfeld : Histoire d’une vie
14 septembre 2005, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
L’Olivier, 2004
Ce n’est pas une autobiographie classique que nous livre Aharon Appelfeld mais plutôt « des fragments de mémoire et de contemplation », arrachés à son histoire tragique dans les tourments du siècle passé.
Les faits échappent souvent, la mémoire, plus que dans les mots, s’est inscrite dans le corps même de l’enfant à partir de sensations élémentaires, elle remonte à l’occasion et il parvient alors à la cerner en une langue simple, dénuée de tous pathos, en de courtes (...) -
Leïla Sebbar : Lettre à mon père
25 juin 2021, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Éditions Bleu autour (photos)
Leïla Sebbar adresse, à son père disparu, « cette lettre de l’autre côté de la vie ». Mais elle est navrée de ne pouvoir l’écrire que dans la « seconde langue » de son père, le français, car elle ne sait pas l’arabe. Et de cela, le regret la taraude : « mon pays natal, tu ne me l’as pas transmis en héritage ». Ce silence du père, mort « en exil », en France, sans les rites funéraires musulmans, et qui toujours répondait à ses questions : « C’est trop tard, (...) -
Leïla Sebbar, Lettre à mon père ; Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt, Nouvelles
29 octobre 2022, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
édition Bleu autour, 2020 édition Bleu autour, 2021, préface et dir. Manon Paillot, aquarelles Sébastien Pignon
« Père, cher père », cette invocation scande la longue lettre que Leïla Sebbar adresse à son père disparu, à qui elle veut dire combien elle se sent privée d’une part essentielle de son héritage, la langue arabe, et aussi combien elle tient à lui exprimer son admiration et son amour. Être privée de la connaissance de la langue paternelle, c’est une plainte modulée tout au long (...) -
Laura Alcoba : Les Rives de la mer Douce
27 mai 2023, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Mercure de France, « Traits et portraits », 2023, 149 p., ill.
La collection « Traits et portraits », dirigée par Colette Fellous, n’est pas avare en merveilles et le livre de Laura Alcoba, Les Rives de la mer douce, le prouve une fois de plus. Ce sont les mots, les premiers héros de ce livre : ceux que l’écrivain Hector Bianciotti, compatriote de l’autrice, a perdus suite à une maladie de la mémoire ; ceux qu’il a écrits, posés dans ses livres sur un douloureux souvenir enfantin, (...) -
Dominique Sigaud : Dans nos langues
18 octobre 2018, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Verdier, 2018
Dominique Sigaud décline les facettes et les phases de ses liens à la langue au cours d’un destin haut en couleur dans un livre dense et documenté. Elle retourne à l’enfance jusqu’à la naissance, et même avant, suit les aléas des progrès, des émerveillements, des hontes et des peurs, avant de s’engager enfin dans les méandres de sa vie. Voyage factuel autant que mémoriel, rétrospective qui interroge les secrets d’une vie bien remplie, ses moteurs, ses échecs, ses bonheurs (...) -
Peggy Pepe-Sultan : Melting plot, une enfance en Égypte
14 mars 2018, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Éditions Chèvre-feuille étoilée, octobre 2017
« Chaudron parental », « chaudron national », « Babel-Bordel du dedans »… ne cherchons pas dans ce livre une évocation nostalgique et exotique du cosmopolitisme version alexandrine. Au centre et sur tous les bords, Fifi. De quoi ou de qui est-elle le nom ? Elle est l’enfant née à Héliopolis et qui a vécu jusqu’à l’âge de 13 ans en Égypte, de 1944 à 1957, elle est celle qui se souvient, elle est aussi la conteuse, mais une autre voix (...) -
Viktor Klemperer : Mes soldats de papier, Journal 1933-1941 ; Je veux témoigner jusqu’au bout, Journal 1942-1945
30 juin 2007, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Le Seuil, coffret de deux livres, 2000
Cet ouvrage n’est ni récent, ni gai, ni vite lu mais il est absolument exemplaire pour nous diaristes. « écrire au péril de sa vie, laisser une trace authentique de l’horreur, donner une voix à ceux qui ne sont plus », c’est la lutte de Viktor Klemperer ce qu’il appelle ses « soldats de papier » .
Juif allemand (1881-1960), converti au protestantisme de longue date, professeur à l’Université de Dresde, spécialiste des Lumières, il est marié avec (...)