Mort
Articles
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Thérèse Jouve : En écoutant Schumann
29 décembre 2009, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Emerit Publishing, 2009
On devine par ce titre que la narratrice est mélomane. C’est pour distraire sa petite fille, âgée de trois ans, du terrible chagrin de la maladie et de la mort de son papa qu’elle lui raconte l’histoire de Clara Wieck et de Robert Schumann, après avoir retrouvé la partition des Scènes d’Enfant.
De subtils accords sont établis entre telle ou telle des Scènes d’Enfant du compositeur et le récit d’épisodes de la vie de cette famille : quelques-uns heureux, la plupart douloureux et (...) -
Alain Cavalier : Irène
25 novembre 2009, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Film
Depuis La rencontre tourné avec une petite caméra numérique, Alain Cavalier s’intéresse à un autre cinéma : celui de l’intime.
Avec Irène, le fil conducteur est son journal intime tenu il y a près de quarante ans et qu’il ouvre à nouveau et dont il filme certaines lignes. « Mais le danger de ces carnets, c’est Irène » nous annonce-t-il très vite, de sa voix douce. Irène, sa femme, la comédienne Irène Tunc, morte dans un accident de voiture en 1972. Avec insistance, il revient à la maison amie d’où est (...) -
Hélène Cixous : Ruines bien rangées
31 janvier 2021, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Gallimard, 2020
« Il ne s’agit pas d’un Retour. Je n’ai jamais eu envie d’un Retour. Selon moi il n’y en a pas, nulle part et jamais. Personne ne reviendra jamais à Osnabrück ». De quoi alors s’agit-il, si ce n’est pas un retour ? « Où allons-nous ? » est la première phrase du livre, et bien d’autres questions s’ensuivent, qui n’épuisent pas le sujet. On comprend assez vite qu’il s’agit d’un voyage intérieur, fait de plusieurs voyages réels, effectués par la narratrice, seule ou avec ses enfants, ou par sa (...) -
Lydia Flem : Lettres d’amour en héritage
11 janvier 2007, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Seuil, 2006
De Lydia Flem, on avait déjà lu Comment j’ai vidé la maison de mes parents ou comment, lorsqu’on devient orpheline, outre le deuil si dur à assumer, et le fait symbolique d’être désormais un soldat de la première ligne, il faut venir à bout d’une autre tâche écrasante : celle d’ouvrir des tiroirs, de fouiller, d’oser l’indiscrétion, de trier, jeter, vendre des objets et ne pas en ressentir de culpabilité.
Lydia Flem avait laissé de côté trois boîtes dans le grenier : la correspondance amoureuse (...) -
Marcelle Sauvageot : Laissez-moi
2 décembre 2006, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Phébus, 2006
Voilà un très beau petit livre, salué comme un livre précieux en son temps, tombé injustement dans l’oubli depuis sa première publication en 1933 et réédité, il y a deux ans, pour nous émouvoir et aller nous chercher au plus intime de nous-mêmes.
Une jeune femme, l’auteur, tuberculeuse, suite à une rechute, part, encore une fois, se faire soigner en sanatorium. Elle reçoit, alors, de l’homme qu’elle aime une lettre de rupture. Il lui annonce qu’il a décidé de se marier et lui offre en retour, (...) -
Lydie Violet (et Marie Desplechin) : La vie sauve
5 septembre 2007, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Seuil, 2005
« J’ai des trucs à dire, ai-je remarqué. Et qui intéresseraient les gens. Il faut qu’ils sachent. Il faut leur dire comment cela se passe ». Je, c’est Lydie Violet, attachée de presse, quarante ans, atteinte d’une forme rare de tumeur au cerveau, qui lui laisse huit années d’espérance de vie. Marie Desplechin, l’écrivain rencontrée un soir, lui propose alors de faire un livre. Pas un livre d’entretiens. « Un livre autobiographique, ensemble ».
Il n’y aura donc qu’un seul je pour le dire, deux (...) -
Emmanuel Carrère : D’autres vies que la mienne
17 mai 2009, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
POL, 2009 / Folio
Ce livre est proprement poignant, il vous tire des larmes. Pourtant aucune complaisance chez l’auteur vis-à-vis des souffrances qu’il décrit, la perte d’un enfant pour de jeunes parents, la perte d’une mère pour de jeunes enfants. Il témoigne de ce à quoi il a assisté de près et ce témoignage est d’autant plus émouvant qu’on sent un auteur très loin au départ, psychologiquement et affectivement, de l’histoire qu’il va être amené à raconter. Il sort littéralement de sa vie personnelle qui (...) -
Marie-Madeleine Million-Lajoinie : L’autre rive
18 février 2014, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Riveneuve Éditions, 2014
C’est une longue réflexion sur la vie et sur la mort que propose ici Marie Madeleine Million-Lajoinie, à partir d’un immense traumatisme de l’adolescence dont elle va livrer les circonstances progressivement, en s’interrogeant tout au long de ces pages sur le sens et l’impact, initial (?), unique (?) de ce choc par rapport à l’ensemble de sa vie.
Car c’est aussi un récit de vie dont la substance intime ne nous est que pudiquement et parcimonieusement révélée que cette (...) -
Jacqueline Jencquel : Terminer en beauté
11 août 2020, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Edit. Favre, CH-1002 Lausanne & Groupe Libella, juin 2020
Cette autobiographie très récente, écrite par une femme de 75 ans au temps des Gilets jaunes, publiée en juin 2020 auprès d’un éditeur de Suisse, n’a plus besoin de publicité, tellement sa couverture médiatique a été rapide. Le sujet est en effet d’une brûlante actualité : mourir quand on le souhaite et comme on le veut, sans acharnement thérapeutique et en pleine possession de ses facultés mentales.
Cette militante pour le Droit de mourir (...) -
Thérèse Jouve : Rien, en somme
22 septembre 2007, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Thélès, 2007
Ce roman émouvant relève à l’évidence de l’auto-fiction, chère à Serge Doubrovsky, d’ailleurs mentionné dans le livre. Il est dédié à « Joseph et Marguerite Raumann » que l’on devine être les parents de l’auteur.
A l’occasion d’un pèlerinage dans le village de son enfance gersoise, sur la tombe de sa mère où va l’accompagner pour la dernière fois, lui a-t-il dit, son père, Lisa, l’héroïne, évoque sa vie présente avec son mari Vincent et un récent voyage au Maroc. Présent et passé s’entrecroisent pour (...)
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