Seconde Guerre mondiale
Articles
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Romain Rolland : Journal de Vézelay, 1938-1944
26 novembre 2013, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Bartillat, 2012
L’épais volume est intimidant comme une sorte de cathédrale diaristique. On apprend par l’excellente introduction que Romain Rolland (1866-1944), l’inventeur du roman fleuve avec Jean-Christophe qui lui valut le prix Nobel en 1916, n’a cessé, de sa seizième année jusqu’à sa mort, de rédiger un journal intime. Celui-ci a rempli, en soixante ans, 117 cahiers, conservés à la Bibliothèque Nationale de France, sauf ceux concernant les années des deux guerres mondiales, déposés (…) -
Joseph Morder : La Duchesse de Varsovie
15 mars 2015, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Film, 2014
Encore une fois, Joseph Morder, fouille sa mémoire hantée par la Shoah. Mais il se renouvelle en créant une œuvre hybride, conte moral, hommage au cinéma américain et autofiction. La fantaisie du générique rappelle l’inventivité des années cinquante, une musique dansante de Jacques Davidovici le soutient créant immédiatement un climat onirique heureux.
Je redoutais un peu ce film, hommage à Paris, joué devant des décors peints. Mais les retrouvailles pleines de tendresse de (…) -
9 mai, Vivre dans l’Allemagne en guerre
5 mai 2021, dans > Actualités
Le beau documentaire Vivre dans l’Allemagne en guerre de Jérôme Prieur est à découvrir sur France 5 dimanche 9 mai à 20h45 sur France 5.
Il est réalisé à partir de correspondances et journaux intimes. Les textes sont confrontés à des images de cinéastes amateurs trouvés en Allemagne dans des cinémathèques privées.
Comme le précédent documentaire de l’auteur, Ma vie dans l’Allemagne d’Hitler, le documentaire est soutenu par la Fondation La Poste.
On peut lire dans la revue littéraire (…) -
Marise Crémieux-Hurstel : Journal d’une adolescente juive sous l’Occupation
2 août 2016, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Éditions Privat, 2015
Ce journal intime a pu être publié grâce à l’initiative de Nicole Zimernann (*), belle-fille de Marise, qui vit à Toulouse et a été journaliste à France 3 Sud. Elle a retranscrit le journal, l’a tiré à quelques exemplaires pour la famille puis s’est rendu compte qu’il pouvait intéresser plus largement. Dans la préface elle situe le contexte dans lequel Marise écrit, l’incompréhension, la peur, la persécution que Nicole rapproche de ce qu’a vécu sa propre famille (…) -
Eric-Emmanuel Schmitt : La part de l’autre
5 mai 2007, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Le livre de Poche, 2007 (n°15537)
Bien sûr, c’est un roman. Alors pourquoi en parler ici ? Bien sûr, dans l’édition du livre de poche qui est sous ma main, le texte, inédit, offert en postface, vient contredire la définition même de journal, proposée par Philippe Lejeune : les entrées ne sont pas datées avec précision. D’accord. N’empêche, La part de l’autre d’Eric-Emmanuel Schmitt constitue un ouvrage assez troublant, puisqu’à partir de « 8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé » le récit (…) -
Jean Gandebeuf : La parole retrouvée. Près de 200 Mosellans racontent leur vie entre 1940 et 1945
11 août 2006, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Serpenoise,1999
Ce livre très émouvant, et déjà ancien, complète Le silence rompu, abordé en 1996 par Jacques Gandebeuf. Cet éditorialiste du Républicain Lorrain a recueilli, cinquante ans après, de très nombreux témoignages de Lorrains, bousculés, blessés, brisés, racontant leur vie ordinaire et extraordinaire, pendant la seconde guerre mondiale, avec toute la diversité que l’on peut imaginer, entre ceux qui furent expulsés - parfois juste à leur retour de l’exode -, ceux qui furent (…) -
Missie Vassiltchikov : Journal d’une jeune fille russe à Berlin 1940 – 1945
5 septembre 2007, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Phébus, 2007
Marie Vassiltchikov a eu l’heureuse idée de tenir un journal extrêmement détaillé durant la seconde guerre mondiale. Grâce à lui on suit sur le vif la vie quotidienne d’une indomptable émigrée, cosmopolite, apparentée à tout le gotha.
Elle est confrontée aux questions élémentaires de survie : décrocher un emploi, se chauffer. On sourit des abruptes juxtapositions de remarques superficielles relatives à l’ordinaire - le rouge à lèvres, le chapeau ou le coiffeur d’une (…) -
J.M.G. Le Clézio : "Chanson bretonne" suivi de "l’enfant et la guerre". Deux contes
14 juillet 2020, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Gallimard, 2020
Le Clézio, qui vient d’avoir 80 ans nous offre sa superbe plume autobiographique encore plus forte que d’habitude. Il a toujours tourné sa colère en puissance souvent par le biais de l’humour. En courts chapitres, il nous permet de cerner son histoire : « Sans doute parce que je venais d’ailleurs, que je n’étais jamais chez moi nulle part, balloté, baladé entre la Maurice de mon père, la Bretagne de mes ancêtres et la Nice de mon enfance - il y avait donc cette étrangeté (…) -
Henri-François Imbert : No pasaran
19 octobre 2008, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Film et DVD
Dans le cadre de trois journées organisées par la Médiathèque de Ganges (Hérault) sur le thème : "Délits d’opinion, écritures et résistances", j’ai vu le film No pasaran (2003).
Le réalisateur part d’une série incomplète de cartes postales trouvées dans la maison de ses grands-parents, montrant des colonnes de Républicains espagnols passant la frontière dans les Pyrénées-Orientales. Croyant trouver la liberté au bout du chemin, ils étaient désarmés, les familles étaient (…) -
Max Dutillieux : Le camp des armes secrètes, Dora-Mittelbau
8 avril 2021, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Éditions Ouest-France, Collection Seconde Guerre mondiale, Mémorial Caen, 1993
Max Dutillieux était mon oncle. Dans la famille, on savait très bien que Tonton Max était « allé en camp de concentration », après avoir essayé de passer la frontière espagnole pour rejoindre De Gaulle. Cela nous semblait héroïque, et comme lui-même n’en parlait à peu près jamais, cela ne pesait pas sur l’image que nous avions de lui. Au contraire, il était l’homme le plus gai et le plus drôle que nous (…)