Trajectoires sociales
Articles
-
Élise Hugueny-Léger : une poétique de la transgression
26 mai 2010, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Peter Lang (Bern), 2009
Cette étude se propose d’examiner les différentes frontières qu’effleure ou transgresse l’œuvre d’Annie Ernaux, comme en atteste le titre choisi.
Dans un premier chapitre, Élise Hugueny-Léger pose la question des narratrices chez Ernaux : il y a dépassement de la première personne du singulier puisque les lecteurs se reconnaissent dans les expériences décrites par l’auteure et s’identifient. Elle parvient ainsi à offrir au lecteur la possibilité de s’approprier (…) -
Journées de l’autobiographie 2011, Trajectoires sociales
7 novembre 2011, dans > Réunions publiques > Journées de l’autobiographieCompte-rendu des Journées de l’autobiographie 2011, tenues à Ambérieu sur le thème des trajectoires sociales ainsi que du colloque sur les autobiographies cheminotes qui leur étaient couplées.
-
Albert Vandenburg (et Maryse Marpsat) : Le monde d’Albert la Panthère, cybernaute et sans domicile à Honolulu
5 novembre 2004, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Bréal, 2004
Voici un livre de sociologie qui se lit comme une autobiographie.
Maryse Marpsat sociologue parisienne travaille sur les sans domicile. Au hasard de pérégrinations sur internet elle rencontre Albert un SDF d’Honolulu qui utilisant cybercafés et accès informatique libre à l’Université tient un journal en ligne. Un dialogue s’instaure, des rencontres ont lieu, une collaboration s’amorce dont ce livre est le produit.
Le 8 octobre 1997 Albert quitte définitivement son dernier (…) -
Didier Eribon : Retour à Reims
6 février 2010, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Fayard, 2009
Reims est à moins de 150 km de Paris, pourtant notre narrateur a mis plus de 30 ans pour entreprendre ce voyage ou plutôt ce « processus de retour » auquel il n’avait pu se résoudre. Il avait fui le milieu pauvre, inculte et homophobe de ses parents. Devenu philosophe et écrivain Didier Eribon a beaucoup écrit sur « la honte d’être gay » mais il essayait d’occulter ses origines ouvrières.
La mort du père, que pourtant il n’aimait pas, le jette dans « un grand désarroi ». (…) -
Mona Ozouf : Composition française. Retour sur une enfance bretonne
27 mai 2009, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Gallimard, 2009
Entre la maman directrice d’école maternelle, la grand-mère, veuve d’un marin au long cours, et les bâtiments de l’école d’un petit bourg breton où elles sont logées, l’univers de la petite Mona paraît bien délimité, rassurant, peut être un peu étouffant ? Mais l’enfant vit au milieu de trois courants de pensées disparates souvent antagonistes.
Dans un livre passionnant, vivant, magnifique, l’auteure s’interroge sur ces contradictions. A la maison les convictions du (…) -
Jean-Patrick Manchette : Journal, 1966-1974
1er février 2009, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Gallimard, 2008, Folio, 2015
Il n’est pas fréquent de publier des journaux d’auteurs de polars. Manchette n’est cependant pas n’importe quel auteur de polars et le premier tome de son journal était très attendu : il a bénéficié d’une abondante critique. De fait, cette entreprise autobiographique, à laquelle Manchette s’est livré tout au long de sa vie, est en elle-même singulière.
Le tome paru ce printemps correspond aux débuts de la vie professionnelle de Manchette. On y découvre sa (…) -
Philippe Henry : Paul Leuba (1880-1975). De l’enfant placé au notable, autobiographie et microhistoire
17 juin 2021, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Alphil, Neuchâtel, 2020, collection textuelles Tome 1 : enfance et adolescence Tome 2 : le temps des responsabilités
Né en 1880, Paul Leuba, l’auteur des mémoires, écrit en 1971 à sa petite-fille Christine : « Quand, il y a 4 ou 5 ans, toi et ta sœur m’avez crié : ‘’ Grand papa, on se réjouit de lire tes mémoires ! ‘’, ce fut pour moi une lueur. Je m’encourageai, pris la résolution, malgré mes 87 ans, de les écrire, mes mémoires, me disant que tu y trouverais le sujet de nouvelles (…) -
Marie-Hélène Lafon : Les pays
30 septembre 2012, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Buchet-Chastel, 2012
Le livre s’articule en trois parties : la première évoque un bref séjour à Paris du père, un paysan auvergnat, à l’occasion du Salon de l’Agriculture. Il est accompagné de ses deux filles encore enfants, dont Claire, l’héroïne ; dans la troisième, Claire, devenue professeur et citadine à Paris, reçoit à son tour le père accompagné d’un de ses petit-fils, jeune citadin déluré. La partie centrale montre toutes les difficultés de la petite paysanne montée à Paris pour (…) -
Edouard Louis : En finir avec Eddy Bellegueule
2 mars 2014, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Seuil, 2014
L’auteur, vingt deux ans, raconte son parcours depuis son enfance jusqu’au lycée.
Issu d’un petit village de Picardie et d’un milieu prolétaire aux manières frustes, où la masculinité, pour ne pas dire un machisme primaire, est érigée en impératif, l’enfant sent qu’il n’appartient pas à ce monde-là. Il s’en démarque par ses comportements efféminés, il n’aime ni le foot, ni les filles et se fait traiter de « pédé ». Pour celui qui n’adopte pas les codes et les rôles assignés (…) -
Martine Storti : L’arrivée de mon père en France
29 juin 2009, dans > Nous avons lu, nous avons vu...
Michel de Maule, 2008
Le titre semble préluder à un récit généalogique, une chronique de souvenirs familiaux. C’est pourquoi l’on est plutôt surpris que le livre choisisse comme point de départ un 11 novembre 2002 à Sangatte, des images d’hommes mal rasés et épuisés. Et en contrepoint, le rappel du discours d’un alors ministre de l’Intérieur, qui pour les qualifier a choisi l’élégant terme de « hordes ».
Tout le livre de Martine Storti est une réponse à ce substantif, en ce qu’il a (…)