Christine de Bissy : Le cas Rousseau. Je suis né infirme et malade

jeudi 4 juillet 2013, par Madeleine Rebaudières

Musée d’Histoire de la médecine de Paris, du 2 juillet au 30 septembre 2013

Produite dans le cadre du tricentenaire de la naissance de J.-J. Rousseau, conçue par Christine de Bissy et Gilles Lambert pour des halls d’hôpitaux, l’exposition est installée pour trois mois à Paris au Musée d’Histoire de la médecine de l’Université René Descartes C ’est une petite merveille : quatre cabinets de curiosité (comme au 18ème siècle), construits par un ébéniste suisse pour une mise en scène du corps de Rousseau, à l’aide de planches d’anatomie, de gravures, de fac-similés et d’instruments médicaux prêtés par différents musées de médecine, dont celui de Paris. Cachées au fond des tiroirs, des archives sonores et des vidéos avec les voix de Michel Foucault et Jean Starobinski et plusieurs extraits de textes de Rousseau lus par Philippe Bertrand.

J’ai eu la chance d’une visite guidée par Christine de Bissy qui a expliqué s’être inspirée du Musée de la Chasse de Paris pour la conception de ces quatre modules indépendants.

Le premier présente les maladies de J.-J. Rousseau, on le voit en « habit arménien » (pour cacher ses sondes urinaires), on voit les portraits des médecins qu’il a consultés, les remèdes en usage au 18ème siècle pour soigner les rétentions urinaires.
Le second module traite de l’Emile et des thématiques de l’allaitement, de l’éducation des enfants, de l’habillement et de l’orthopédie.
Dans le troisième, c’est la mort de Rousseau, son testament en audio ainsi que le procès-verbal de l’autopsie pratiquée à sa demande.
Le quatrième module traite du thème de la persécution : autour du reflet déformé du portrait de Rousseau par Allan Ramsay, on voit les « persécuteurs » : Voltaire, Diderot, le Baron Grimm, Paul Thiry d’Holbach, le docteur Tronchin, Madame de Boufflers, etc. On peut lire la fameuse lettre chiffrée à Madame de Francueil, voir une image de l’épisode de Notre Dame, des cartes à jouer sur lesquelles il avait ébauché ses Rêveries et écouter un extrait d’une émission radiophonique de Michel Foucault, « Rousseau, juge de Jean-Jacques : la liberté coupable ».