Exposition Lignes de Vie

jeudi 4 avril 2019, par Catherine Merlin

Exposition "Lignes de vies" au MAC VAL, Musée d’art contemporain du Val-de-Marne à Vitry-sur-Seine, du 30 mars au 25 aout 2019

Des identités réinventées

Lignes de vies, des lignes que l’on ne va pas suivre dans la paume de la main, mais à travers des œuvres d’art… La nouvelle exposition temporaire du Musée d’art contemporain du Val-de-Marne (MAC VAL) de Vitry-sur-Seine s’inscrit dans une ligne de programmation qui, depuis l’ouverture du musée en 2005, s’attache à questionner, chez les artistes, les modalités et instances de construction de l’identité, ou plus précisément, des identités. Sous l’intitulé « Lignes de vies – une exposition de légendes », elle réunit les gestes d’artistes de générations et de pratiques différentes, allant de la photographie à la vidéo, en passant par la peinture, l’installation, la performance ou encore l’écriture. À côté des noms les plus connus (Christian Boltanski, Sophie Calle, Jacques Monory…), le MAC VAL y fait une large place à de jeunes artistes d’origines diverses.

« … J’ai toujours tenu l’identité sociale pour la seule identité réelle ; et l’autre, la prétendue identité personnelle, pour une illusion totale autant que tenace… », écrit Clément Rosset dans Loin de moi. Concevoir sa propre biographie comme matière première et comme force créatrice représente le vecteur commun aux quatre-vingts artistes internationaux invités à participer à ces Lignes de vies. Mais les outils qu’ils emploient pour déconstruire la représentation de soi et pour la réinventer s’avèrent extrêmement variés : journaux intimes, mémoires, cartographies émotionnelles, modifications corporelles, autofictions, mises en scène de soi, infiltration et détournement des systèmes de représentation et de légitimation. En émergent des images de soi qui témoignent d’identités choisies.

Quelques exemples. Le tandem d’artistes argentins Leo Chiachio & Daniel Giannone s’exprime par les techniques traditionnelles de broderie, établissant un croisement fécond entre art et artisanat. Roberta Marrero, originaire des îles Canaries, utilise la méthode de l’appropriation pour détourner des photographies d’icônes du totalitarisme travesties à la manière de groupes de pop music. Raphaël Fabre se livre à un exercice de mise en perspective des documents émis pour faire établir sa carte nationale d’identité. Candice Breitz, venue d’Afrique du Sud, diffuse des vidéos où elle exploite la culture populaire des mass médias, des films hollywoodiens, des séries télé, en la fragmentant et l’extrayant de son contexte. Un texte commençant par « Mon nom est Candice Breitz… » et proposant plusieurs identités incompatibles circule également dans l’exposition.

Au centre de la salle d’exposition se déploie un espace où sont rassemblés des livres de diverse nature ayant en commun d’être écrits à la première personne par des artistes plasticiens.

D’avril à juin 2019 sont organisées au musée plusieurs rencontres avec des artistes exposants au sujet de leur « légende », ainsi que des performances et visites accompagnées par des artistes. Tout au long de l’exposition, en partenariat avec le centre d’art Synesthésie-MMaintenant de Saint-Denis, se déroule le projet HERstory initié par Julie Crenn et Pascal Lièvre, une collecte de paroles féministes et activistes à laquelle le public est invité à assister.

Du 30 mars au 25 août 2019 au MAC VAL, place de la Libération, Vitry-sur-Seine
tél 01 43 91 64 20, mail : contact@macval.fr

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