Gaspard-Marie Janvier : Le dernier dimanche

jeudi 13 août 2009, par Anne Brasier

Mille et une nuits, 2009

Annoncé comme roman sur la première de couverture, ce livre apparaît pourtant largement autobiographique. Le narrateur, qui se prénomme aussi Gaspard-Marie et s’exprime à la première personne, expose une année durant, au fil du temps liturgique, les réflexions venues de « cette heure hebdomadaire de calme, de recueillement, de méditation, de contemplation qu’est la messe dominicale ».

Pourtant, il se présente comme un chrétien « du seuil », divorcé, qui veut surtout, au début, se distinguer de tous ceux qui consacrent aux grandes surfaces leur dimanche matin. On trouve dans ce livre beaucoup de critiques des travers contemporains. Mais, ce qui fait son intérêt, même pour un non-chrétien, ce sont principalement les méditations philosophiques et spirituelles, parfois aussi sociologiques, politiques ou esthétiques en relation avec les textes lus et l’homélie du prêtre. Le narrateur apprécie particulièrement la prédication du père Joris et se sent orphelin lorsque l’évêque le mute dans une autre paroisse où parfois il ira l’écouter. Voyages ou vacances l’amènent à entendre des prêches de différente tenue, fades ou inspirés, mais il ne manque aucune messe et redécouvre la richesse des textes évangéliques par rapport à sa vie.

Enfin, il s’adresse à son « exépousée », Marthe, s’interrogeant sur ce qui les a séparés après quinze ans de vie commune, en appelant à la miséricorde qui seule pourra les réunir à nouveau.

Ainsi, ce livre original et profond ne devrait pas manquer de toucher et de faire réfléchir tous ceux qui ne font pas d’allergie radicale au catholicisme… et acceptent de partager, le temps de la lecture, le cheminement du narrateur.