Henri Ansroul : La tombe d’Hanoï, mémoires d’Indochine

Henri Ansroul était garagiste de profession, établi à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor). Il est envoyé en Indochine comme beaucoup de jeunes gens à la fin des années 1940 et au début des années 1950, comme parachutiste, pour une guerre coloniale qui le dépasse.

Rédigé quelques années après son retour, son texte est un témoignage passionnant sur les combats et les liens d’amitié entre soldats. De Hanoï à Saïgon, Henri Ansroul nous fait vivre ses peurs et ses doutes, mais aussi les moments de franche camaraderie, le tout dans un style particulièrement spontané. Sans esbroufe ni veine prétention, il a un talent certain pour rendre le fracas des combats dans la moiteur indochinoise, ce qui devrait ravir les amateurs de récits de guerre, mais pas seulement ! La tombe d’Hanoï est un témoignage qui se lit bien, d’une traite, tant le style est svelte et l’histoire prenante, il regorge d’anecdotes impossibles à inventer.

« La première chose que vous faites en arrivant dans une ville, après si longtemps, c’est d’aller voir les filles. Les Indochinoises nous semblaient belles, quel dépaysement ! Pousse-pousse, chaleur, bruits, klaxon, cette foule qui bouge sans cesse, on avait envie de se mettre dans le bain tout de suite sans penser à ce que nous étions venus faire ici. »
[…]
« Il s’est levé une fraction de seconde avant moi et une balle en plein cœur le coucha après une volte-face : il est mort dans mes bras, après avoir voulu me dire quelque chose. C’est moi qui lui faisais ses lettres, car il ne savait ni lire, ni écrire. »

Ce récit est resté longtemps enfoui dans un tiroir familial sans que personne n’ose se lancer dans la lecture. Il aura fallu un regard complètement extérieur, pour que la richesse de ce témoignage soit révélée à tous. Il a été publié en 2016 aux éditions Les Archives Dormantes, plus de dix ans après le décès de l’auteur. La tombe d’Hanoï, mémoires d’Indochine est son unique ouvrage.
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