Jacqueline Jencquel : Terminer en beauté

mardi 11 août 2020, par André Durussel

Edit. Favre, CH-1002 Lausanne & Groupe Libella, juin 2020

Cette autobiographie très récente, écrite par une femme de 75 ans au temps des Gilets jaunes, publiée en juin 2020 auprès d’un éditeur de Suisse, n’a plus besoin de publicité, tellement sa couverture médiatique a été rapide. Le sujet est en effet d’une brûlante actualité : mourir quand on le souhaite et comme on le veut, sans acharnement thérapeutique et en pleine possession de ses facultés mentales.

Cette militante pour le Droit de mourir dans la dignité est encore active au sein de l’ADMD-France. Dans son livre, elle raconte non seulement comment elle a accompagné des dizaines de personnes dans leur démarche finale, mais elle se raconte aussi beaucoup elle-même. Il faut préciser ici que Jacqueline Jencquel est une personne dont le vécu international est impressionnant. Née en Chine de parents russes, elle a vécu ensuite au sud de la France, puis à Paris, sept années en Allemagne, trente-six années au Venezuela, plusieurs mariages, des enfants et petits-enfants qu’elle aime.

Cette autobiographie se lit comme un roman, constitué par une vingtaine de chapitres, mais un roman qui n’a rien de romantique. Il est écrit dans un langage très branché, celui d’une diariste moderne, dans une certaine « ivresse narcissique permanente », pur produit d’une époque cynique et matérialiste, saupoudré de quelques références littéraires et de brèves digressions politiques. Par exemple, pour elle, les religions et les idéologies sont toutes abrutissantes, sans jamais nuancer cette affirmation, de peur de passer pour une « intello ».

Une autobiographie foisonnante, sans pathos, et cependant, de mon point du vue, un peu décevante : elle manque de lumière et d’espérance, malgré la présence d’un cher Marco, son soleil.