Jean-Jacques Rousseau : Rousseau & la Révolution

jeudi 23 février 2012, par Élizabeth Legros Chapuis

Pour ce tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, l’Assemblée Nationale a mis en place une exposition intitulée "Rousseau et la Révolution", issue de son fonds propre ainsi que de prêts de la Bibliothèque Nationale, du musée Carnavalet, de l’Institut de France, du musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency et de la bibliothèque de Genève.

Le philosophe n’a pas vécu la Révolution Française, puisqu’il avait disparu depuis onze ans quand elle a éclaté ; mais son influence sur cette période de l’histoire est incontestable, et qui plus est, elle a très tôt été reconnue par les acteurs même des événements. C’est ce que l’exposition de l’Assemblée Nationale s’attache à démontrer en quatre séquences. Nous sommes accueillis par le célèbre portrait de Rousseau peint au pastel par Quentin de La Tour.

La première salle développe ensuite le thème « Rousseau et l’idée moderne de Révolution », en s’appuyant sur les manuscrits des principales œuvres, qui sont exposés : la Nouvelle Héloïse, Émile, le Contrat Social, les Confessions, le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Les principaux manuscrits sont en outre consultables sur des écrans tactiles. Un panneau indique le contenu du fonds Rousseau de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale. Un grand nombre de manuscrits ont été acquis dès 1794 par la Convention, d’autres dans la période 1812-1827.

La seconde section explore le sort de Rousseau considéré comme « figure tutélaire de la Révolution ». La reconnaissance de son rôle en tant que précurseur du mouvement révolutionnaire s’est manifestée très tôt ; dès 1790, le buste de Rousseau figurait dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale et en 1794, il faisait son entrée au Panthéon. Cette gratitude publique se manifestait à la fois par un culte officiel, dont témoignent des tableaux et gravures, et par un culte populaire sous la forme d’objets usuels ou décoratifs (encriers, cartes à jouer, assiettes…). Par la suite toutefois, la lecture de Rousseau et l’interprétation de ses idées ont fait l’objet de nombreuses prises de position antagoniques ; le Contrat social était invoqué dans tous les débats sur les institutions. La contestation se concentre notamment sur les questions de l’éducation, de la souveraineté du peuple et de la place de la religion. Des enregistrements de trois discours de Robespierre sont diffusés, portant sur le suffrage universel, le marc d’argent (à propos du suffrage censitaire) et le culte de l’Être suprême.

L’exposition se tient jusqu’au 6 avril 2012 au 33 quai d’Orsay, 75007 Paris.
On peut accéder par l’adresse à une exposition virtuelle et à certains manuscrits numérisés à l’adresse suivante :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/evenements/expo-rousseau.asp