L’arbre de l’enfance

vendredi 29 septembre 2017, par Christian Lejosne

film documentaire d’Anne Barth

La salle de cinéma de Crest (Drôme) est comble : 500 personnes venues découvrir L’arbre de l’enfance, le nouveau documentaire d’Anne Barth, en sortie nationale, ce 21 septembre 2017. L’arbre de l’enfance est un long métrage qui donne la parole à 3 personnes : Juliette, Béatrice et Daniel : une enfant, une mère et un père, mais pas de la même famille. Trois personnes authentiques qui parlent vrai et sans détour, de leur vie, de leurs rapports aux autres, de leur façon de vivre dans le monde d’aujourd’hui. "Ce film nous emmène dans les souterrains de la vie..." (dira un spectateur lors du débat) et met en lumière la responsabilité de chacun en tant qu’être humain. Un documentaire comme on n’en voit pas souvent, qui pose des questions essentielles. Un film qui aide à grandir, à tout âge...

Durant sept années, Anne Barth a filmé Juliette, une adolescente pleine de vie, de ses 11 à ses 17 ans ; cette période fragile et compliquée où elle sort de l’enfance, s’interroge sur le sens de sa vie, sur son rapport à la nature, aux adultes vivant autour d’elle. "Si on a des adultes heureux, qui respirent et qui sont épanouis, évidemment que ça va nous donner envie, entre guillemets, d’être adulte", dit-elle sans détour, les yeux grands ouverts. Se mettant dans la peau du parent, Juliette dira encore : "l’enfant, c’est une vie qui arrive sur terre, et on partage cette vie-là. Jusqu’au bout, je vais l’accompagner pour que ça devienne un magnifique arbre." Béatrice est une femme intranquille. Mère d’une jeune fille de 18 ans, elle a conscience d’avoir longtemps reproduit l’éducation qu’elle avait reçue de ses parents. "Je me réveillais la nuit, le ventre tordu de me rendre compte que j’avais fait mal à ma fille..." On avance en aveugle tant qu’on n’a pas revisité sa propre histoire. Daniel est père de cinq enfants, avec lesquels il tente de vivre des moments joyeux et intenses. "Notre génération à nous, elle est un peu charnière entre les générations d’avant où l’on ne se posait pas tant de questions... Il n’y avait pas de psycho, il n’y avait pas de remise en question. Et là, maintenant, on ne peut pas dire qu’on ne sait pas... Avant de conclure : Je suis absolument convaincu qu’on n’aura pas de paix dans le monde tant qu’on n’aura pas de paix en chacun."

Dans le débat qui se tient après le film, un spectateur dit : "ce film parle au cœur et à l’âme. Il est d’une grande simplicité et d’une grande profondeur et permet une immense ouverture." Une spectatrice note la dimension spirituelle du film, chacun cherchant à sortir de sa condition initiale pour tendre vers le meilleur de lui-même. Un spectateur plus aguerri en matière cinématographique met l’accent sur la prouesse technique et la persévérance d’Anne Barth, qui a porté durant plus de sept années ce projet sans aucune certitude de pouvoir le mener à terme. On comprend mieux pourquoi elle a décidé d’être le diffuseur de son film. "C’est mon bébé et je souhaite encore un peu l’accompagner, dit-elle avant de clore la soirée par ces mots : Semons partout des « Réveillons-nous ! »"

Dans ce film, Anne Barth joue le rôle de « passeuse ». Elle offre à Juliette, Daniel et Béatrice une écoute empathique qui leur permet de prendre du recul par rapport à leur vie, de se regarder en face sans se juger et de supporter la vérité sur leur propre enfance. Le film offre des nouvelles de trois personnes « en chemin » et, par la même occasion, il donne la possibilité à chaque spectateur de faire un retour sur lui-même. C’est en ce sens que L’arbre de l’enfance est "une bombe humaine" comme l’exprime, toute émue, une spectatrice.

Plus de détails sur le site du film