Marc Villard : Compagnons des Forêts

Un adolescent et sa bande de copains banlieusards, dans les années 60, tels sont les personnages de Compagnons des forêts, livre numérique de Marc Villard paru chez publie.net (il constitue la réédition d’un texte publié en 2006 aux éditions Après la lune, qui n’est plus disponible).

« Il s’agit de textes courts concernant mon adolescence dans les sous-bois des Yvelines », commente sobrement Marc Villard sur son site. Ce n’est pas un récit mais une série de coups de projecteur sur des moments de la vie de l’auteur, entre treize et dix-huit ans, à l’écoute des Beatles et d’Eddy Mitchell. Une quinzaine de textes de deux ou trois pages. Les « compagnons des forêts » sont une bande de potes, garçons et filles, qui partent camper le week-end dans les bois : leur univers n’est pas celui de la nature sauvage, mais plutôt de la bière et des frites, du flipper dans les cafés les plus proches et des premiers émois sexuels. Leur éducation dans ce domaine est d’ailleurs prodiguée par Jeanjean, un copain plus âgé, qualifié ironiquement de « guide spirituel » de la bande. Le narrateur traverse ses premiers flirts et ses premières cuites (son vocabulaire est plus près de San Antonio que de Jean d’Ormesson), décroche ses premiers jobs (qu’on n’appelait pas encore « petits boulots », me semble-t-il). Il développe des goûts qui persisteront pour la poésie, le jazz et le cinéma.

L’auteur sexagénaire, poète et romancier, tient à distance l’adolescent qui affectait arrogance et cynisme. « À moins que ma désinvolture ne soit plus forte que ma nostalgie »… Car la jeunesse s’envole vite. À l’occasion du mariage de l’un d’entre eux, surnommé Nonosse (car sa grand-mère possédait trois chiens), Villard constate : « Et je sus de suite que notre jeunesse était derrière nous. »

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