Nancy Huston : L’espèce fabulatrice

mardi 27 janvier 2009, par Martine Lévy

Actes Sud/Léméac, 2008

Lorsque j’ai ouvert ce livre « au hasard », je suis tombée page 34 sur cette phrase : « Mon prénom ? C’est la première fiction ». Pour nous qui sommes intéressés par les questions autobiographie/fiction, voilà du grain à moudre.

Nancy Huston essaie de répondre à la question que lui pose une femme du club de lecture de la prison de Fleury-Mérogis : « A quoi ça sert d’inventer des histoires, alors que la réalité est tellement incroyable ? »

Alors l’auteur tire un fil : qu’est ce qui distingue l’humain de l’animal ? L’humain se pose des questions (« pourquoi ? »), fabule. Nous, les humains, inventons toutes sortes de chimères. Nous avons un imaginaire. La réalité est-elle fiction ? « Chaque personne est un personnage ».

« Notre imagination supplée à notre fragilité » écrit Nancy Huston. « Sans elle - sans l’imagination qui confère au réel un Sens qu’il ne possède pas en lui-même - nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures. » On peut piocher ici et là, l’écriture est brève, fragmentée. J’avais aimé Lignes de faille, L’espèce fabulatrice m’a ravie.