Paramahansa Yogananda : Autobiographie d’un yogi

mardi 21 janvier 2014, par Catherine Vautier-Péanne

J’ai Lu, 2008

D’origine bengalie, les parents de Paramahansa Yogananda ont très tôt été les disciples d’un grand yogi, Lahiri Mahasaya. Il est instruit de la culture hindoue classique avec le Mahabharata et le Ramayana. En 1901, alors âgé de huit ans, le choléra asiatique faillit l’emporter : sur le conseil de sa mère il s’agenouille devant le portrait du guru (décédé en 1895) et est bientôt enveloppé d’une vive lumière qui se répand dans la pièce. Les symptômes disparurent, il est guéri. Les médecins à l’époque ne savaient pas guérir la maladie.

Après avoir terminé sans enthousiasme ses études secondaires, il rencontre en 1910 après de nombreuses visions, son maître spirituel Sri Yukteswar qui lui dit : « Mon enfant, que d’années je t’ai attendu ! ». Il obtient une licence en philosophie et lettres à l’Université de Calcutta et devient en 1915 (il est né en 1893) moine dans l’ancien ordre monastique des Swamis (moines hindous). Il fait la connaissance de nombreux saints de l’Inde, ouvre une école de yoga. En 1920, il a une vision de l’Amérique avec des visages qu’il verra effectivement plus tard. Sri Yukteswar lui demande d’aller au Congrès International des Religions à Boston : « Oublie que tu es né parmi les hindous, mais n’adopte pas pour autant toutes les manières des américains ; prends ce qu’il y a de meilleur dans les deux peuples. Ta puissance sur les âmes sincères sera très grande, partout où tu iras, même dans les solitudes, tu t’attireras des amis ». Le voyage dure deux mois ; à son arrivée Yogananda est reconnu et donne déjà des conférences. Il reste aux Etats-Unis, s’établit en 1925 à Los Angeles où il fonde une école – la Self-Realization Fellowship – que des dizaines de milliers d’étudiants américains fréquentent. Ses principaux enseignements sont fondés sur la méditation et la pratique de certaines techniques de Kriya yoga, que l’on peut traduire par l’union divine par l’action.

En 1935 il entend intérieurement la voix de son guru qui lui demande de revenir en Inde : « Je vais bientôt quitter mon corps, reviens ». Il part avec son secrétaire en passant par l’Europe où il rencontre Thérèse Neumann, stigmatisée catholique. De retour à Bombay il reçoit un accueil triomphal partout où il passe et retrouve enfin son maître avec une grande émotion. Celui-ci lui dit : « Mon œuvre sur terre est désormais achevée, c’est à toi de la continuer ». Il meurt pendant que Yogananda participe à la grande fête de la Kumbha Mela, à la grande tristesse de son disciple. Cependant il lui apparaîtra quelque mois plus tard : « Mon fils, désormais tu as compris que je suis ressuscité par décret divin » et lui révèle sa mission dans l’au-delà. Yogananda poursuit son voyage en Inde, rencontre Gandhi et bien d’autres personnalités remarquables, comme une femme yogi qui ne mange pas.

En 1936, il repart en Occident en passant par l’Angleterre et poursuit son travail jusqu’à sa mort en 1952. Invité à une soirée en l’honneur de l’Ambassadeur de l’Inde aux États-Unis, il lit un extrait d’un de ses poèmes « My India » : « Là où le Gange, les forêts les cavernes de l’Himalaya et les hommes rêvent de Dieu. Je suis sanctifié, mon corps touche ce sol ». Il tombe à terre, un sourire de béatitude aux lèvres. Entré en état de « mahasamadhi », qui est la sortie finale volontaire et consciente des grands yogis, il était en parfaite santé.

En 1946 il a publié son autobiographie (Editions Adyar), remplie d’anecdotes, de récits et d’expériences surprenantes voire extraordinaires. C’est l’un des très rares ouvrages sur les sages de ce pays écrit non pas par un occidental mais par un authentique yogi indien. Témoin oculaire de la vie et des pouvoirs des saints de l’Inde moderne, Yogananda explique avec clarté les lois qui permettent aux yogis véritables d’atteindre la maîtrise de leur esprit… et d’accomplir de véritables miracles. Ce livre ne passionnera pas seulement les pratiquants de yoga - et parmi eux les lecteurs des yogasutras de Patanjali - mais captivera tous les lecteurs par la façon humble et directe dont son auteur met en lumière l’unité sous-jacente à toutes les religions.