Paul Auster : Brooklyn follies

jeudi 14 septembre 2006, par Christiane Jeannette

Actes Sud, 2005

On retrouve dans ce roman l’amour de Brooklyn, l’art de raconter de Paul Auster, la sympathie chaleureuse pour ses héros, particulièrement pour les jeunes femmes et leurs difficultés à vivre. On trouve aussi une méditation sur la vieillesse et le rêve du paradis, l’hôtel Existence, qui devient évidemment un paradis perdu.

La surprise du roman vient à la fin, quand le héros, Nathan Glass, un vieux monsieur proche de sa mort, a une nouvelle pensée, prenant le dessus sur toute autre réflexion… "Mon idée était la suivante : créer une entreprise qui publierait des livres sur les oubliés, sauvegarder les histoires, les événements et les documents avant qu’ils ne s’évanouissent – et leur donner la forme d’un récit continu, le récit d’une vie. Les biographies seraient commandées par des amis ou des parents de l’intéressé, et les livres seraient imprimés en quantités limitées à usage privé… J’imaginais que je les écrirais moi-même mais, si la demande devenait trop importante, je pourrais toujours me faire aider par d’autres auteurs. Pour les familles au petits moyens, j’envisageais un nouveau genre de police d’assurance selon laquelle une somme négligeable serait mise de côté chaque mois ou chaque trimestre en vue de faire face au financement du livre… Une assurance biographie… Dans tous les cas, ce devrait être une affaire d’amour. [Les parents du mort] désireraient redonner vie à celui ou celle qu’ils aimaient et une fois les pages imprimées et l’histoire reliée sous une couverture, ils auraient un objet à chérir pour le restant de leur vie."

Faut-il proposer à Paul Auster d’adhérer à l’APA, voire de devenir un de ses mécènes ?