Une belle inauguration rousseauiste à Saint-Martin-le-Vinoux

jeudi 26 juillet 2018, par Jean Dulac

Il faisait beau, en cette matinée du 16 juin 2018, au lieu dit Le Mas Caché, en haut du village de Saint-Martin-le-Vinoux, à l’occasion de l’inauguration du sentier de promenade Jean-Jacques Rousseau, commémorant le séjour de l’auteur des Confessions dans la région de Grenoble au cours de l’été 1768, il y a tout juste deux cent cinquante ans.

Ce fut une cérémonie agréable et émouvante avec des discours de Yannick Ollivier, maire de Saint-Martin-le-Vinoux et de Jérôme Dutroncy, vice-président de l’agglomération grenobloise, en charge de l’environnement. Rémy Hildebrand, président du Comité européen Jean-Jacques Rousseau, a évoqué de façon vivante le séjour grenoblois de 1768. Deux enfants ont lu l’épisode des argousiers, survenu en bord d’Isère et raconté par Rousseau dans la septième promenade des Rêveries.

C’est à l’initiative de notre amie apaïste Gabrielle De Conti que l’on doit la transformation de ce chemin en promenade Jean-Jacques Rousseau. Passionnée de longue date de Rousseau, elle a découvert il y a quelques années que celui-ci était précisément passé sur ce chemin "au-dessus des vignes de Saint-Martin-le-Vinoux", un jour d’août, se rendant de la Bastille à l’ermitage des Pères Augustins au pied du Mont Néron. Sa démarche est particulièrement émouvante : en effet, ainsi qu’elle l’a précisé lors de l’inauguration, ce chemin qui passe juste au-dessus de sa maison de famille, a été pour elle le lieu d’un drame terrible : sa mère et ses sœurs y ont sauté sur une mine en aout 1944, Geneviève, 11 ans et Georgette, 6 ans, n’ont pas survécu. Illuminer ce lieu de la présence de Rousseau était ainsi aussi pour elle acte de résilience et hommage à ses deux sœurs tragiquement disparues.

L’après-midi un autre sentier a été inauguré au bas du village, à la Casamaures. Deux argousiers ont été plantés, des bancs installés marqués de citations de Jean-Jacques. La chorale A choeur et accord a interprété deux extraits de l’opéra Le devin du village. Gabrielle De Conti a lu l’extrait des Rêveries évoquant l’anecdote des argousiers, Rémy Hildebrand a évoqué d’autres souvenirs de Rousseau dans la région avant que Pierre Ribaud, conseiller régional, ne conclue cette seconde inauguration également très réussie.