Jiro Taniguchi : Journal de mon père

lundi 18 octobre 2010, par Sylvette Dupuy

Casterman, 2004

Ce n’est pas une nouveauté, l’auteur est connu, a même reçu un prix du scénario au festival de la BD à Angoulême en 1993 et pourtant ce n’est que maintenant que je la découvre. C’est l’histoire de Yoichi Yamashita qui travaille à Tokyo dans une agence de design et qui revient après une très longue absence à Tottori, sa ville natale, pour enterrer son père. Au cours d’une veillée funèbre très arrosée (le saké coule à flots), son passé ressurgit : sa ville natale, la maison familiale avec le salon de coiffure de son père, un souvenir lumineux - il est enfant et joue par terre avec ses petites autos dans un rayon de soleil et tout est encore si paisible, tellement « à venir », puis cet l’incendie qui ravage la ville en 1953, le dur travail pour tout reconstruire, le divorce de ses parents, les non-dits, ses souffrances et sa révolte d’enfant qui ne comprend pas les « grandes personnes ». Chaque membre de la famille s’exprime au cours de cette veillée funèbre rectifie des détails, apporte des précisions sur la personnalité de ce père que Yoichi découvre peu à peu. Trop tard comme toujours, il commence à entrevoir qu’il n’y a pas qu’une vérité.

C’est poignant et le dessin est magnifique. Même si ce n’est pas totalement autobiographique, apprend-on par la critique, on sent bien que l’auteur s’est inspiré de sa propre enfance et le résultat est d’une grande sensibilité qui nous touche tous.