Cahier n° 58, Parole et silence (groupe Strasbourg)

Présentation

Des paroles, on en trouve autant qu’on veut : grandes, belles, bonnes ou mauvaises, paroles aimables ou cinglantes, paroles grossières, tranchantes ou aigre-douces, paroles d’honneur, paroles données, paroles qu’on coupe, paroles qui cou-lent, paroles qu’on boit, dont on se grise, paroles de scout ou d’officier... Et qui les prononce, ces paroles ? Vous, moi, nous tous, en fonction des humeurs, des circonstances, du caractère de chacun... Êtes-vous un bavard impénitent, avez-vous définitivement renoncé à maîtriser votre flux verbal ? Alors, si jamais vous passez par Marseille, ne vous étonnez pas d’être traité de bazarette. Avec l’accent et au féminin, car le terme a un genre bien affirmé : babillarde ou baratineur, vous serez « une » bazarette.
Mais si vous êtes plutôt silencieux, taciturne, renfermé, si vos paroles sont comme ces gemmes rares que l’on extrait à grand-peine de la terre, alors, vous êtes un taiseux – ou une taiseuse, car cela se peut dire... Le taiseux ne s’exprime pas, ne se fait pas entendre, autour de lui, la parole s’étiole, et dès lors s’étend le règne du silence, ou plutôt des silences, car la tonalité de ce vide sonore change en fonction des circonstances, de l’atmosphère. Il diffère selon l’humeur de qui l’instaure, selon l’état d’esprit de qui le perçoit. Un silence peut être lourd, obstiné, reposant, farouche, profond, compatissant... Il peut même devenir éloquent, c’est tout dire !
Silences, aussi nombreux, divers, changeants que les nuages et les anges qui passent dans le ciel…

Sommaire

Introduction : Taiseux et bazarettes (Marc Bénard) : p 3
Textes de Marianne Klein : p 4
Textes de Christiane Jeannette : p 13
Textes de Marjolaine Chevalier : p 21
Texte de Denise Blaes : p 32
Textes de Marc Bénard : p 33
Textes de Noëlle Bellue : p 57