La Faute à Rousseau n° 63 (juin 2013) Cinéma et autobiographie

samedi 15 juin 2013

  • Réf. : FAR n°63
  • Prix : 10.00 €
  • Disponibilité : Oui

Cinéma et autobiographie

En octobre 1999, La Faute à Rousseau consacrait sa vingt-deuxième livraison à « Autobiographie et cinéma ». Celle d’aujourd’hui s’appelle « Cinéma et autobiographie » : quatorze ans plus tard, où en sommes-nous ? La relecture comparée des sommaires réserve bien des joies… à commencer par celle de la permanence de certains noms de chroniqueurs, signe de fidélité et d’attachement à la revue. Plusieurs cinéastes, dont les oeuvres étaient commentées dans le premier numéro, ont vu leur oeuvre autobiographique prendre de l’ampleur, pour acquérir une renommée internationale : on pense à Alain Cavalier ou Joseph Morder. Le genre a maintenant ses classiques, Tarnation de Caouette, Les Plages d’Agnès de Varda, ou Journal intime de Moretti.

Mais l’inversion de notre titre n’est pas qu’une coquetterie. L’impulsion de la technique a révolutionné et la pratique et la perception du genre : la caméra numérique portable, maniable, véritable « stylo visuel », règle la question du dispositif et de la place de l’opérateur. Intégrée aux ordinateurs, aux smartphones, couplée à des logiciels de montage, elle banalise la pratique du filmage intime, dont internet est un outil de diffusion aisé. Tout le monde, aujourd’hui, peut donc être son propre filmeur... Pour autant, le geste de composition, les choix narratifs et surtout existentiels restent forts et déterminants, montrent ici les interventions de Chloé Mazlo, Pauline Horowitz ou Jean-Louis Le Tacon.

Les textes de 1999 révélaient enfin à quel point la pratique du cinéma autobiographique paraissait encore déroutante, parfois dérangeante : un choix frontal avec une expérience de vie douloureuse, livrée à cru, parfois avec des moyens minimalistes. Ces films devaient se regarder en salle, en public. Aujourd’hui, certaines préoccupations (le sida ou l’homosexualité) sont moins brûlantes ; on peut en partager le secret dans l’intimité de son écran. Mais pour autant, les récits autobiographiques sur pellicule ou DVD n’ont rien perdu de leur intensité, de leur force d’évocation : ils disent l’exil, le quotidien, l’amour et la vieillesse, ils disent la vie. Leurs images, à l’instar de celles de la fiction, nourrissent nos imaginaires et façonnent notre regard sur le monde.

1999-2013 : amis apaïstes, n’hésitez pas, faites-vous votre cinéma !

ÉDITORIAL
Service public 3

OUVERTURE
Page blanche

Gilles Alvarez : La magie d’un journal monstre dans tous ses états
(Philippe Lahure ) 4
L’événement
Véronique Montémont : Être femme au XVIIIe siècle (Catriona Seth,
La Fabrique de l’intime) 9

CINÉMA ET AUTOBIOGRAPHIE
Dans la salle ou la cabine de projection

E. Legros Chapuis : Jacques Artis, le cinéma envers et contre tout 14
Jean-François Dupont : Dernières séances lyonnaises 15
Isabelle Valeyre : Premiers souvenirs cinématographiques 17
Sylvette Dupuy : Je te rencontre, je me souviens de toi 18
E. Legros Chapuis : Portrait de Sartre en cinéphile 20
Pratiques de cinéastes
Ch. de Schoulepnikoff : Quand l’APA donne la parole aux cinéastes 22
Chloé Mazlo : L’art de trouver la juste distance 23
Joseph Morder : La chambre interdite 26
Pauline Horovitz : Mensonges et vérité - comment je fais mon cinéma 28
Jean-Louis Le Tacon : Voilà et Voici - la parole du cinéaste 30
Elisabeth Cépède : Voilà - le regard de la spectatrice 31
Autobiographies de cinéastes
V. Leroux-Hugon : Magies du cinéma - Ingmar Bergman 32
E. Legros Chapuis : Shoah, la gestation d’un film sans pareil 33
La séquence du spectateur
Philippe Lejeune : Notes sur Le Filmeur (Alain Cavalier) 36
Bernard Massip : Persépolis, de la bande dessinée au film 38
Bernard Massip : Agnès Varda, une vie dans un coffret 40
Cécile De Bary : En contrepoint des Lieux d’une fugue (Georges Perec) 44
E. Legros Chapuis : Journal d’un « splendide quadragénaire » (Moretti) 46
Jean-Louis Jeannelle : Tarnation, un double parcours croisé 47
Festivals et critiques
Elisabeth Cépède : Le cinéma dans La Faute à Rousseau 49
Elisabeth Cépède : Chronique des Cahiers du Cinéma 52
Pierre Laudijois : Je filme donc je suis (Petite Lanterne) 53
Groupe APA de Toulouse : Filmer le travail, tentative de typologie 55
Finale
Juliette Goursat : L’autobiographie filmée, une interaction 57

CHRONIQUES
Gilles Alvarez : Université - les récits de vie graphiques à l’honneur 59
Marilyn Himmesoëte : Marie-Edmée Pau, entre Éros et Agapé 62
Isabelle Valeyre : Un chemin de résilience (Monique Gehler) 64
Sylvie Jouanny : Maisons du passé (Nathalie Heinich) 66
Hélène Gestern : Autour d’un disparu (Marc Beltra) 68
S. Jouanny : Des archives aux oeuvres (V. Montémont et C. Viollet) 70
S. Jouanny : Intime et politique (V. Montémont et F. Simonet-Tenant) 72
F. Simonet-Tenant : D’autres brouillons de soi (Philippe Lejeune) 73

NOUS AVONS LU, NOUS AVONS VU
René Rioul : Bardadrac et autres textes (Gérard Genette) 75
Hélène Gestern : Histoire d’une énigme (Philippe Artières) 76
Véronique Montémont : Le visage du disparu (Michèle Audin) 77
Hélène Gestern : Voyage parmi les ombres (Clémence Boulouque) 79
Elisabeth Cépède : Une quête initiatique (Anne Miguet) 80
Bernard Massip : Chercher le père (Sarah Polley) 81

VIE DE L’ASSOCIATION
L’Assemblée générale 2013 82
Rapport d’activités et d’orientation 2012-2013 82
Nouveaux adhérents 85
Le bloc-notes de Christine, janvier-avril 2013 86
Le fonds Wiblé 88
Les Apaïstes publient 89
Calendrier 89
Dépôts reçus, janvier-avril 2013 90
Publications de l’APA 92