La Faute à Rousseau n°86 (Février 2021), Renaître

samedi 27 février 2021

On trouvera désormais ici, dans la page de présentation de chaque numéro de La Faute à Rousseau, l’introduction du dossier thématique suivi de l’éditorial puis du sommaire complet.

  • Réf. : FAR 86
  • Prix : 12 €
  • Disponibilité : Oui

Présentation du dossier : RENAITRE

Ressusciter, renaître, revivre… Qui n’a pas rêvé de recommencer à zéro, de repartir après avoir effacé l’ardoise et du passé fait table rase ? Après avoir reformaté l’ordinateur ?
Cela peut apparaître comme la réponse, délibérée ou non, à un traumatisme majeur, à un événement qui nous a bouleversés. C’est alors une manifestation de résilience. Mais cela peut être aussi une aspiration au changement, une alternative à une existence devenue routinière, dont on croit avoir fait le tour.
Car renaître et revivre, cela revient souvent à changer. Changer d’environnement, de métier, de conjoint et même de nom. Recommencer une nouvelle vie dont les paramètres seront différents. Est-on encore la même personne après avoir changé de nom ? Qui sait ?

Dans le dossier qui suit, nous avons cherché à éclairer plusieurs aspects de ce phénomène. À travers le cas de quelques écrivains, aux prises avec l’élaboration d’une « Vita Nova » dont Dante serait le pionnier. Au fil des textes déposés à l’APA, dans lesquels renaissance, bien souvent, est synonyme de résilience. Se ressaisir de la vie après une expérience traumatique, c’est aussi le sujet du récit de Jeanne Beltane, rescapée de l’attentat du Bataclan (p. 20).
Il arrive aussi que le retour à la vie soit symbolisé par un lieu, c’est le jardin breton qui a servi d’outil de reconstruction à Isabelle Valeyre (p. 40) ou les falaises d’Étretat, une promenade le Jour des Morts, qui a déclenché le processus rénovateur chez Sylvie Jouanny (p. 45).
Quelles que soient les conditions et les modalités de cette métamorphose, elle nous dit à coup sûr que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, ni un parcours linéaire.

Éditorial
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Dès que nous avions su que le dossier du numéro 85 de notre Faute à Rousseau ne pourrait être consacré au compte rendu de nos Journées de l’autobiographie 2020, celles-ci n’ayant pu se tenir en raison de la crise sanitaire, nous avions choisi en remplacement de parler des Enfermements, thème qui collait au mieux avec les situations de confinement que nous étions en train de vivre.
Mais nous avions aussi dans la foulée choisi le thème du présent numéro car, après cette parenthèse, n’est-ce-pas, viendrait le retour à la normale, lequel serait aussi, qui sait, pour les uns ou les autres, l’occasion de belles renaissances…
Mais, au moment d’écrire cet éditorial, nous n’y sommes pas encore. La crise perdure, s’éternise, nous sommes toujours masqués et contraints, plus qu’on ne le voudrait, aux relations par écrans interposés. La promesse des vaccinations peut faire espérer la sortie du tunnel. Mais quand y serons-nous vraiment ?
Alors, dans ce contexte si incertain, lire, écrire, partager, échanger dans le cadre convivial, amical, solidaire que constitue une association comme la nôtre est particulièrement précieux et nous avons à cœur de tout faire pour continuer toutes nos activités.
Les textes continuent d’arriver à Ambérieu, d’être répartis dans les groupes de lecture pour y trouver les plumes qui en donneront écho, permettant de rendre possible ces partages qui constituent une des spécificités de notre pratique et qui font de notre fonds des archives vivantes. Nos adhérents et amis peuvent s’exprimer en nous donnant des notes de lecture sur notre site ou, sur un mode plus personnel, au travers de notre nouveau blog Grains de sel (voir p. 80). Nos groupes de travail fonctionnent, même si souvent ils le font à distance. Mais pas toujours : ainsi avons-nous pu travailler, en profitant de la présence effective de nombre d’entre nous, sur les nécessaires aménagements de nos modes de conservation et de lecture des textes reçus lors d’un séminaire en octobre dernier (voir p. 78). Les réponses à notre enquête sur les déposants sont arrivées en nombre et sont en cours d’exploitation dans la perspective de la préparation de notre table-ronde, originellement prévue en mars prochain.
L’APA est donc bien vivante en ces temps difficiles. Pour nous. Pour vous. Mais surtout, toujours, avec vous.
Les conditions sanitaires ont cependant contraint le bureau de l’APA à décider avec regret, peu avant la mise sous presse de ce numéro, du report de nos réunions traditionnelles du mois de mars, Assemblée générale annuelle et table-ronde. Elles se tiendront à l’automne, courant septembre ou octobre, à une date précise non encore fixée.
Nous espérons que les Journées de l’Autobiographie, prévues début juillet à Ambérieu, pourront, quant à elles, se tenir dans les conditions les plus normales possibles et nous continuons à les préparer activement.
Le travail est fait, tout est prêt pour les renaissances à venir, ou – disons-le plus modestement – pour des retrouvailles heureuses, les vraies, en chair et en os, qui ne manqueront pas d’advenir, le jour venu.

Bernard Massip

SOMMAIRE

Éditorial Continuer 3

Ouverture
Page blanche
Monique Arrighi : Le long chemin d’une renaissance, entretien avec
Isabelle Valeyre 4
L’évènement
Mateusz Chmurski : Larmes de Sisyphe (Journaux de Kafka) 8

Dossier : Renaître
Renaissances
Elizabeth Legros Chapuis : Penser, vivre, écrire la Vita Nova 12
V. Leroux-Hugon : Résilience, renaissance ? 15
Sylvain Bocquel : Renais, sens ! 18
Florian Gallien : En osmose avec le vivant (Jeanne Beltane) 20
Marie-Dominique Pot : Pour renaître... 22
Transformations
Anna Krykun : Renaître en une autre langue 23
Catherine Merlin : Changer de nom 25
Bernard Massip : Oser pour changer 27
Laurence Martin : Renouveau existentiel
et transformation spirituelle 28
Conversions
René Louis : La vocation suspendue 29
Gérald Cahen : Écrire pour renaître (Proust) 31
Denis Dabbadie : Résurrection, une pérestroïka oubliée 34
Résurrections
Nicolas Le Cadet : Montaigne, l’expérience de la mort
et le retour à soi 35
Jean-Jacques Rousseau : « Je naissais dans cet instant à la vie » 37
Emmanuel Venet : Myopie 38
Lieux
Philippe Lejeune : Monique Bauer, Désir d’Ouessant 38
Bernard Massip : De la ville à la campagne 39
Isabelle Valeyre : Un jardin-renaissance 40
Michèle Cohen : Le héros du film, c’est lui 42
Sylvie Jouanny : Renaître à Étretat 45

Fonds APA
Fonds Pauline Picquet (APA 3333), présenté par Philippe Lejeune :
Journal de rêves et Sans illustration 47
Dépôts reçus, août-novembre 2020 60

Chroniques
Graham Woodroffe : Karl Ove Knausgaard, Fin de combat 62
Gérald Cahen : Une Barbare chez les Grecs (Barbara Cassin) 64
Bernard Massip : Emmanuel Carrère, Yoga 66
E. Legros Chapuis : Philippe Artières, Un séminariste assassin 68
E. Legros Chapuis : Guillaume Paugam, Quand Je n’est pas un autre 70
Alice Bséréni : Aurora Mardiganian, Apocalypse Arménie 72
Magali Hack : Création des éditions du Défriché 73

Nous avons lu
Annie Pibarot : Yves Charnet, Chutes 74
Bernard Massip : Estelle Dumas, Des bombes et des hommes 75
Tristan Guiot : Renée Vivien, Lettres inédites à Jean Charles-Brun 76
Elizabeth Legros Chapuis : Emmanuelle Ryser, Le Cake au citron 77

Vie de l’association
Bernard Massip : Séminaire conservation/lecture 78
Florian Gallien : Le portrait de Claire Pic 79
Pierre Kobel : Un nouveau blog APA, Grains de sel 80
Martine Lévy : Antoinette Weil, 1926-2020 81
Manifestations publiques à venir 82
Thèmes des dossiers de La Faute à Rousseau, 1992-2020 83
Publications de l’APA 84