Une visite de travail à La Grenette (janvier 2017)

dimanche 12 février 2017, par Bernard Massip, Martine Bousquet

Les archives de l’APA sont des archives vivantes. Les textes déposés peuvent contribuer à éclairer la recherche, donner lieu à publication d’extraits, être mis à disposition du public dans des Prête-mémoire... (à condition bien entendu que leurs déposant en ait donné l’autorisation).

Les groupes de relecture thématique du fonds et les Cahiers qu’ils publient sont une des façons de contribuer à cette valorisation des textes. Ainsi, fin 2016, un nouveau groupe s’est-il constitué afin de se pencher sur les textes à propos de Mai 68 dans le but d’aboutir en 2018 à la publication d’un Cahier sur le sujet à l’occasion du cinquantenaire de ces évènements.

Une première visite du fonds à Ambérieu a pu être effectuée par deux membres de ce groupe, Martine Bousquet et Bernard Massip, fin janvier 2017. C’était aussi une des dernières occasions de travailler à La Grenette avant le déménagement du fonds vers les archives municipales qui devrait être effectif dans les tous prochains mois.

Pour Martine Bousquet, cette plongée dans les textes de La Grenette était une première. Elle a rendu compte de son ressenti et de son expérience dans le texte qui suit. Il nous est apparu intéressant de le publier, car il donne une image très concrète du travail que l’on peut effectuer à l’APA pour contribuer à faire vivre ou revivre des textes déposés et aussi de l’intérêt et des joies qu’y trouvent ceux qui participent à ce travail.

Et il donnera peut-être des envies à d’autres, pour d’autres travaux de relecture. Les sujets ne manquent pas !

B.M.

Une expérience émouvante et riche de sensations à la Grenette (avant déménagement).

Ma participation au projet de rédaction d’un cahier sur Mai 68 (thème qui m’intéresse particulièrement) destiné à faire revivre la richesse du fonds de l’APA m’a donné l’occasion de me rendre avec Bernard Massip pour sélectionner et rapatrier à Paris le maximum de documents sur le thème.

Jusqu’à présent m’intégrer à un groupe de lecture n’avait pas été possible : « les dépôts sont peu nombreux et les groupes de lecture en nombres suffisants me disait-on », je n’avais sans doute pas assez pris de responsabilités ou pas assez d’ancienneté à L’APA pour bénéficier de cet avantage. Grace à ce projet de cahier sur 1968 j’ai pu accéder au fonds et vivre une expérience inédite pour moi riche de sensations et d’enseignements.

Le travail avait été préparé par des membres du groupe qui à partir des échos de lecture avaient identifié les déposants ayant mentionné cette période. Une liste à ma disposition, je peux enfin découvrir les boites cartonnées numérotés au feutre noir alignées sur des étagères des réserves de la Grenette sur les deux étages. J’ouvre ces boites poussiéreuses les yeux écarquillés telle une enfant ouvrant ses cadeaux de Noël.

Chaque boite de format souvent semblable (excepté les journaux plus volumineux) contient une fiche descriptive et des textes en deux exemplaires, tous différents, étonnants dans leur matérialité même : textes parfaitement imprimés, paginés avec photos datées aux reliures plastifiés tels des rapports d’entreprises, livres auto édités ou à compte d’auteur à la couverture colorée, textes tapés à la machine non paginés sans titres ni dates, classeurs, carnets spirale, textes manuscrits… Embarquée dans le plaisir de la lecture je sens battre le cœur de chaque déposant d’âge, d’origine ou de profession très diverses. Je tente alors de repérer des éléments pertinents, détaillés ou allusifs, souvent noyés dans le flot de chaque récit de vie aux analyses et styles très variés.

C’est un voyage passionnant, agaçant parfois, où je me sens un peu frustrée de n’avoir pas assez de temps pour lire plus posément l’ensemble du document. Mais je ne boude pas mon plaisir de pouvoir rapatrier ma pêche miraculeuse à notre groupe de travail chargé de présenter, d’analyser et de diffuser certains textes. J’attends maintenant les moments de lecture et d’échanges avec les membres du groupe de production du Cahier. Chaque apaïste qui le souhaite devrait pouvoir avoir la chance un jour ou l’autre de découvrir les richesses de notre fonds tout comme celle de participer à sa diffusion en le faisant vivre d’une façon ou d’une autre.

M.B. Février 2017.