Journées 2015

Les Journées de l’autobiographie sont toujours l’occasion d’une ouverture internationale : cette année, outre nos habituels amis belges et suisses, nous avons eu le plaisir d’accueillir aux Journées d’Ambérieu Aneta Slowik, qui, à son retour en Pologne, nous a adressé cette lettre-compte rendu très évocatrice de l’ambiance des Journées :
Mes journées de l’autobiographie par Aneta Slowik, Maitre de conférence, Université de Basse-Silésie, Wroclaw, Pologne.

J’ai toujours rêvé de participer aux Journées de l’autobiographie en raison de mes intérêts pour la recherche biographique et autobiographique en lien avec mes propres recherches en éducation des adultes mais surtout en raison de mon admiration pour les activités de l’association APA.
J’ai attrapé le virus de l’APA grâce au Professeur Olga Czerniawska, qui a maintes fois attiré mon attention sur le rôle joué par l’association. Mme Czerniawska a abonné l’université à La Faute à Rousseau et a apporté le périodique à nos séminaires académiques, où, avec mes collègues, nous avons étudié et exploré les activités de l’APA. Ma passion s’est confortée par une lecture constante des revues qui sont pour moi une source d’inspiration et de connaissances, pour moi mais pas seulement, également pour beaucoup d’autres chercheurs polonais dans le domaine des sciences humaines et des sciences de l’éducation.
Le deuxième facteur de motivation pour mon séjour à Ambérieu était la présence du Professeur Philippe Lejeune. Ses travaux scientifiques sont très importants et je ne pensais jamais qu’un jour je serais amenée à le rencontrer le Professeur Lejeune et ses collègues. C’est un grand honneur pour moi. C’est un grand humaniste, un homme très chaleureux, ouvert, bienveillant et en même temps très humble. J’espère qu’il va nous honorer de sa présence en Pologne. Professeur, nous vous attendons en Pologne !
Les Journées de l’Autobiographie ont dépassé mes attentes ! Toutes les conférences et interventions ont tenu leurs promesses, mais la valeur ajoutée des Journées ce sont les réunions ou rencontres imprévues, inattendues et personnalisées. Et ce sont elles surtout que je veux évoquer.
J’ai souhaité participer aux Journées à la dernière minute. J’ai été surprise par la gentillesse des e-mails envoyés par Michel Baur. Hautement personnalisés, chaleureux, contenant toutes les informations et répondant, comme par un coup de baguette magique, à tous mes besoins non formulés. Il a organisé un hébergement dans un bel endroit et, ce qui est important pour moi, pas cher. J’y ai été accueillie par des gens adorables qui m’ont acceptée comme une amie : Bernard, Roseline, Daniel, Jacqueline et tous les autres du groupe de Toulouse, je vous remercie pour votre gentillesse. Cela reste dans mon cœur !

L’accueil à l’Espace 1500 où se tenaient les Journées a été formidable aussi. Françoise B.-J. me salue, non seulement moi, mais aussi la Pologne. Je n’oublierai pas votre message d’accueil, Françoise ! Christine a efficacement réalisé les formalités, tout en trouvant le temps pour parler avec moi, même si elle était en même temps sollicitée à droite et à gauche ! D’autres m’abordent, veulent me parler, me connaître. Emmanuelle m’offre son attention. Très vite, nous avons trouvé des thèmes communs et après quelques minutes j’ai eu l’impression que nous nous connaissions depuis longtemps. J’ai vécu cette amitié « née » spontanément à plusieurs reprises. Les conversations avec Francine de Caen sont un événement important pour moi ! Francine, je vous remercie de votre expérience partagée ! Et je crois que bientôt nous allons continuer notre conversation. Julieta, merci pour la présentation de votre livre, qui occupera une place particulière dans ma bibliothèque. Je ne pensais jamais rencontrer une personne qui valorise l’éducation Freinet à partir de sa propre expérience, directement de première main !
En soirée a eu lieu une réunion de bienvenue avec l’introduction du sujet des Journées, faite par le Professeur Lejeune, suivie d’une première tribune avec d’excellents lecteurs présentant différentes images de l’amitié dans les textes littéraires français de poètes, écrivains, philosophes, artistes et chanteurs. C’était la première fête intellectuelle, mais plus tard, j’ai trouvé que cela n’était que l’apéritif.
Le samedi matin, j’ai participé à l’atelier organisé par le Professeur Lejeune, où nous avons pu rencontrer, mais aussi toucher les manuscrits du XIXe siècle, des journaux intimes, des histoires de famille, des carnets du voyage. Le Professeur Lejeune en a fait une lecture très précise : à travers le prisme de l’histoire il nous a montré le contexte social, culturel et historique de l’époque. Il a trouvé les membres de la famille d’une personne dont les documents avaient survécu. Certains n’étaient pas conscients de l’existence des agendas de leurs proches. Il a vérifié les faits présentés dans les histoires et recherché les détails biographiques. Il a montré l’importance des événements mondiaux, locaux et individuels dans la construction de la vie de chacun. Mais surtout, comme un humaniste, il approchait chaque histoire avec un grand respect. Professeur, je vous remercie pour ces classes peu académiques !

Plus tard, une Table ronde a eu lieu avec la participation d’éminents conférenciers : Geneviève Haroche-Bouzinac, littérature française ; Anne Vincent-Buffault, historienne et Maurice Daumas, historien. Les conférenciers ont montré l’évolution du sentiment d’’amitié entre les xvie et xixe siècles. Une discussion animée a suscité l’intérêt des auditeurs.
Lors d’une « Carte blanche », le soir, j’ai suivi avec grand intérêt le récit du projet Mai 68 porté par des femme pleines de vie, audacieuses, souriantes, satisfaites du travail réalisé, son fruit en était visible dans leurs visages illuminés et leur enthousiasme. J’ai vu des femmes fortes et belles grâce à la puissance de leur autodétermination conquise, étudiant la route de la vie et avides de la goûter. Les filles, vous pouvez déplacer les montagnes ! Vous êtes fortes grâce au lien que vous avez créé et dont vous avez montré la beauté. Quelle joie, quelle énergie pour moi-même ai-je tirées de cette rencontre ! Ce fut pour moi un moment mémorable !
Il y avait d’autres moments importants que je ne peux pas évoquer tous. Juste un mot encore à propos d’un atelier accueillant une conférence remarquable de Michel Baur à propos des relations amicales entre Sigmund Freud et Wilhelm Fliess, éclairées par une analyse extrêmement précise des documents.
L’APA restera à jamais dans ma mémoire. Principalement en raison des rencontres effectuées. C’est vous, les participants de l’APA qui m’avez offert cela, montrant l’importance de l’amitié, de l’ouverture, de l’altruisme. Je crois que notre amitié continuera à se développer. Les valeurs partagées lors des Journées APA continueront à verser leurs dividendes dans ma propre vie quotidienne et à mûrir comme un bon vin…
Salutations à vous tous de Pologne ! À chacun j’envoie des mots d’amitié et de mémoire. Merci pour tout et à tout le monde, en particulier aux organisateurs, sans eux cette réunion n’aurait pas pu avoir lieu.


Aneta Slowik Maître de conférences, Université de Basse-Silésie, Wroclaw, Pologne

Lire le compte-rendu des Journées 2015 par Elizabeth Legros-Chapuis