L’APA s’intéresse vivement aux actualités de l’autobiographie dans tous les domaines. Et en particulier aux nouvelles parutions : récits autobiographiques, journaux personnels, correspondances, mais aussi toutes les études et essais relatifs à ce genre d’écritures de soi.
La rubrique « Nous avons lu » reflète cet intérêt en présentant des notes de lecture portant sur des parutions récentes, rédigées par des membres de l’APA.
Le droit du sol – Journal d’un vertige
En juin 2019, Étienne Davodeau, entreprend une marche de 800 kilomètres entre la grotte de Pech Merle dans le Lot et le village de Bure dans la Haute-Marne où les autorités veulent enfouir dans le sous-sol, les déchets nucléaires. Il raconte ce périple dans un album, Le droit du sol, sous-titré Journal d’un vertige.
Cette marche entre ce que l’humanité préhistorique a su faire de magnifique dans un lieu retiré et obscur et ce que celle d’aujourd’hui s’apprête à imposer aux générations à venir en jouant abusivement de son pouvoir, c’est l’occasion pour Davodeau de s’interroger, et nous avec lui...
Moi la dormante et Les accouchantes nues
Anne Barbusse est née en 1969 à Clermont-Ferrand. Elle monte à Paris pour des études qui lui permettent d’obtenir une agrégation de lettres classiques. Après quelques années, elle quitte Paris pour un village du Gard, où elle est installée depuis 20 ans, ce qui lui permet d’être en accord avec ses convictions écologiques.
Elle enseigne depuis une dizaine d’années le français langue étrangère aux adolescents migrants. En 2012, elle reprend des études à distance à l’université Paul Valéry de Montpellier, pour apprendre le grec moderne et obtient un master de traduction en littérature grecque...
Enfant de salaud
Avec Enfant de salaud, son dernier roman, Sorj Chalandon offre enfin la clé de l’ensemble de son œuvre littéraire. Petit détour par ses précédentes publications. Mon traître (paru en 2008) est une tragédie au cœur battant qui parle d’amitié, de secret et de trahison, sur fond de guerre en Irlande.
Une histoire inspirée de faits réels vécus par l’auteur. Antoine, jeune luthier parisien, se lie d’amitié avec des combattants de l’IRA. Un lien fort se noue avec Tyrone Meehan, devenu, pour Antoine, une sorte de père symbolique. Tyrone l’appelle « Fils ». Et puis un jour, Tyrone est démasqué...
La vie sexuelle de Catherine M.
Ce texte a été écrit pour le dossier Ecrire la sexualité du numéro 96 de la Faute à Rousseau, en l’absence d’une contribution de Catherine Millet reprenant son intervention à notre table-ronde du 23 mars. Cette contribution étant arrivée in extremis, ce texte n’avait plus sa place dans la revue. Il nous a semblé dommage qu’il ne soit pas mis à disposition de nos lecteurs. C’est pourquoi nous le faisons ici en ligne, même si sa taille excède de loin les critères habituels de cette rubrique de notre site (3000 à 5000 signes environ). Le récit autobiographique de Catherine Millet, qui a eu une...
Les vies de Jacob
Qui de nous ne s’est pas soumis à l’absurdité administrative exigeant la production de quatre photos normées pour justifier de soi ? C’est justement sur la description précise d’une cabine de Photomaton, unique décor, que s’ouvre ce livre, dans une première tentative d’épuisement d’un lieu et d’une démarche dont on va voir qu’elle est souvente fois reproduite par le héros, Jacob. Il s’agit de se photographier, à 357 reprises, toujours dans ce type de cabine : « là où tu es, rien ni personne ne peut t’atteindre. Immobile presqu’hiératique, tu essaies de te concentrer, comme un sportif avant une...
Colette, une résistante française
Après avoir écrit et posté ici le compte-rendu du livre de Max Dutillieux sur le camp de Dora, j’ai appris qu’un documentaire avait été tourné sur ce camp. Il s’agit du voyage d’une ancienne résistante de 90 ans, Colette Marin-Catherine, sur les traces de son frère aîné Jean-Pierre, mort à 19 ans dans ce camp en 1945, après y avoir passé deux ans. Elle est accompagnée dans ce voyage par une jeune étudiante en histoire, Lucie Foulbe, 17 ans, qui participait bénévolement à l’écriture d’un Dictionnaire biographique des 9000 déportés français de Dora- Mittelbaum au moment où le projet de ce film...
Mes années chinoises
Je suis le parcours d’Annette Wieviorka depuis des années : historienne de la Shoah, après un passage par la Chine de Mao, elle s’intéresse à sa propre histoire. Il était rare jusque là qu’un.e historien.ne se raconte (j’arrête là ma tentative d’écriture inclusive !). Ils se méfiaient des témoignages oraux, comme j’ai pu m’en apercevoir durant ma carrière d’éditrice. Heureusement, les choses ont changé et les historiens n’hésitent plus à admettre qu’ils ont eux aussi une histoire.
Dans ce livre, Annette Wieworka raconte ses années de militantisme maoïste fervent. Après un 1er voyage en Chine...
La petite dernière
C’est un roman, nous dit Fatima Daas, ou celle, plutôt, qui se cache derrière ce pseudonyme. L’auteure en effet a ressenti la nécessité de se protéger, comme de protéger les siens en introduisant une certaine distance par le biais d’éléments fictionnels. Mais la source autobiographique du livre est très puissante et les ressentis, les sentiments, les contradictions au cœur d’elle-même sont bien celles de l’auteure, même si le vécu factuel et les événements peuvent avoir été en partie différents.
Le livre se déploie en de nombreux courts chapitres, fait de phrases également courtes, très...
Paul Leuba (1880-1975). De l’enfant placé au notable, autobiographie et microhistoire
Tome 1 : enfance et adolescence
Tome 2 : le temps des responsabilités
Né en 1880, Paul Leuba, l’auteur des mémoires, écrit en 1971 à sa petite-fille Christine : « Quand, il y a 4 ou 5 ans, toi et ta sœur m’avez crié : ‘’ Grand papa, on se réjouit de lire tes mémoires ! ‘’, ce fut pour moi une lueur. Je m’encourageai, pris la résolution, malgré mes 87 ans, de les écrire, mes mémoires, me disant que tu y trouverais le sujet de nouvelles intéressantes à lire ».
De fait, en 1971, P. Leuba en a déjà écrit plusieurs centaines de pages qui ne concernent encore que les vingt-et-unes premières années...
Et ainsi, le désir me mène
Si le titre Comme un roman n’avait pas déjà été pris par Daniel Pennac, Diane de Selliers aurait pu le donner à Et ainsi, le désir me mène.
Le lecteur se promène, comme il ferait d’un roman, le long des vingt-sept chapitres, tous plus passionnants les uns que les autres, dans lesquels cette célèbre éditrice de livres d’art nous raconte ses voyages vers les pays où sa passion l’a menée afin de trouver les parfaites œuvres destinées à illustrer ses choix de textes.
Le livre s’ouvre sur « Pour l’amour des livres » et d’emblée, le lecteur est embarqué avec cette dame et son équipe exceptionnelle...