Nous avons lu, nous avons vu...
Retrouvez ici compte-rendus de lecture de livres, de films, d’exposition rédigés par les collaborateurs de La Faute à Rousseau ou tout membre ou ami de l’APA.
N’hésitez pas à nous adresser vos propres contributions.
Derniers articles parus dans la rubrique
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Henri-François Imbert : No pasaran
19 octobre 2008, par Sylvette Dupuy
Film et DVD
Dans le cadre de trois journées organisées par la Médiathèque de Ganges (Hérault) sur le thème : "Délits d’opinion, écritures et résistances", j’ai vu le film No pasaran (2003).
Le réalisateur part d’une série incomplète de cartes postales trouvées dans la maison de ses grands-parents, montrant des colonnes de Républicains espagnols passant la frontière dans les Pyrénées-Orientales. Croyant trouver la liberté au bout du chemin, ils étaient désarmés, les familles étaient (…) -
Charles Juliet : Lambeaux
16 octobre 2008, par Marie Hélène Roques
Spectacle joué par Les Cyranoïaques, au Théâtre du Pavé, 34 rue Maran, 31 400 Toulouse, du 14 au 25 octobre 2008
Quand Le Pavé accueille Charles Juliet, l’amoureux des mots est inquiet : ce texte où l’auteur s’adresse à sa mère disparue dans le silence des familles et des cachots psychiatriques, ce texte à la deuxième personne qui l’appelle et l’interpelle, ce récit autobiographique, quel traitement lui sera réservé par les Cyranoïaques ?
Le dispositif à deux voix mime la partition, (…) -
Yvette Szczupak-Thomas : Un diamant brut
26 septembre 2008, par Anne Sedefian
Métaillé, 2008
« Tu dois toujours décider et agir en restant fidèle au sentiment que tu as de ta vérité. » « N’oublie jamais que personne ne peut te salir, t’abaisser, t’humilier que toi-même. » « Tu es unique. »
Grâce à ces paroles prononcées alors qu’elle avait neuf ans, par sa mère adoptive, maman Blanche, une petite fille envoyée par l’Assistance Publique dans des familles d’accueil dans les fermes du Bourbonnais, à la fin des années 30, va conserver malgré la saleté et la bêtise (…) -
Jean-François Laé : Les Nuits de la main
16 septembre 2008, par Philippe Lejeune
Stock, 2008
Une « main courante », dans le vocabulaire du commerce, c’est le cahier où l’on enregistre au fur et à mesure toutes les opérations d’une entreprise. On l’appelait aussi « brouillard ». De là, l’expression a été étendue aux autres écritures professionnelles en forme de journal qui, fixant la mémoire d’une activité souvent partagée entre plusieurs personnes, servent de trace et de relais et peuvent devenir un lieu de dialogue. Destinées après usage à être classées, puis à (…) -
Marie Didier : Morte-saison sur la ficelle et autres récits
29 août 2008, par Anne Brasier
Gallimard, 2008
C’est un des récits : Morte-saison sur la ficelle qui donne son titre insolite, énigmatique, à l’ensemble du recueil que Marie Didier nous donne à lire et à méditer.
L’épigraphe : « Avec n’importe quel événement vient l’événement » attire l’attention du lecteur sur la surprise qui peut jaillir du vécu quotidien pour qui sait regarder, sentir, observer les autres êtres et soi-même. Marie Didier y excelle, riche de son expérience de femme qui a su être à l’écoute des (…) -
Leïla Sebbar : Mon père, textes inédits recueillis par Leïla Sebbar
4 juin 2008, par Françoise Lott
Éditions Chèvre-feuille étoilée, Montpellier, 2007
Des femmes écrivains, 31 exactement, ont été invitées par Leïla Sebbar, auteur en particulier, parmi de nombreuses œuvres, de Je ne parle pas la langue de mon père (2003), et Mes Algéries en France (2004), à donner en un court récit le portrait de leur père. Toutes sont viscéralement liées au Maghreb : Tunisie, Maroc, Algérie surtout. Aucun texte qui ne porte la douleur du conflit entre l’Algérie et la France, aucun qui n’associe la (…) -
Virginie Linhart : Le jour où mon père s’est tu
28 mai 2008, par Bernard Massip
Paris, Seuil, 2008
Au milieu des souvenirs parfois ressassés de Mai 68 qui encombrent ces temps-ci les étals des libraires, le livre de Virginie Linhart apporte un point de vue original et différent.
Virginie est née en 1966. Son père Robert fut un dirigeant maoïste. Il est connu surtout pour le livre L’établi, témoignage sur son expérience d’intellectuel « allant au peuple » en s’établissant à l’usine. Il a connu de graves dépressions et des troubles psychiatriques et gardé des (…) -
Joseph Morder : J’aimerais bien partager le printemps avec quelqu’un
5 mai 2008, par Bernard Massip
Film et DVD
Depuis 1967, date à laquelle adolescent il a reçu une première caméra super huit, Joseph Morder tient un journal filmé. Il a ainsi impressionné de considérables quantités de pellicules dont une petite partie seulement a été livrée au public. Il utilise les moyens les plus légers qui soient afin de pouvoir coller au mieux à son présent, sans entrave technique. Il ne se veut pas cinéaste mais « filmeur » au long cours.
Il expérimente ici pour la première fois l’utilisation du (…) -
Louise Bourgeois : Rétrospective au centre Pompidou
14 avril 2008, par Bernard Massip
Exposition, printemps 2008
La rétrospective Louise Bourgeois qui se déroule au centre Pompidou est superbe, plastiquement très belle mais aussi passionnante pour l’amateur d’autobiographie.
Car cette œuvre est explicitement rattachée par son auteure à son parcours de vie. « Elle trouve sa source dans mon enfance, qui n’a jamais perdu sa magie ni son drame » dit-elle. Elle s’articule de plus avec une écriture intime poursuivie toute sa vie à travers des journaux tenus avec régularité (…) -
Pascale Roze : Itsik
30 mars 2008, par Édith Bernheim
Stock, 2008
Quelques heures seulement pour lire ce récit délicat, simple, émouvant.
Histoire banale d’un jeune ashkénaze qui fuit sa Pologne natale. Il veut quitter la grande pauvreté mais aussi l’oppression que constituent les rites religieux.
Itsik (diminutif affectueux d’Isaac) est courageux, il prend le travail qui se présente : d’abord à Berlin, puis à la mine à Bruay. Là, un instituteur socialiste lui apprend le français et lui parle de Léon Blum. « Itsik essaye de comprendre ce (…)