Nous avons lu, nous avons vu...
Retrouvez ici compte-rendus de lecture de livres, de films, d’exposition rédigés par les collaborateurs de La Faute à Rousseau ou tout membre ou ami de l’APA.
N’hésitez pas à nous adresser vos propres contributions.
Derniers articles parus dans la rubrique
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Marie-Anne Bruch : La portée de l’ombre
12 mars 2021, par Claire Cassagne
éditions Rafael de Surtis, collection « Pour un Ciel Désert », 2020
J’ai eu envie de parler de ce petit livre à cause de sa dimension autobiographique, bien sûr, mais aussi à cause de la forme très particulière inventée par son autrice pour raconter une expérience intime et douloureuse : un trajet à travers la folie.
Elle a choisi de le présenter de cette manière : sur une page elle raconte (en italique) les évènements qu’elle a vécus, ses ressentis, ses idées aussi sur la folie, dans (…) -
Gilles Clément : Je chemine avec Gilles Clément
9 mars 2021, par Elisabeth Gillet-Perrot
Entretiens menés par Sophie Lhuillier éditions du Seuil, 2020
Dans ces entretiens menés par Sophie Lhuillier, je redécouvre un Gilles Clément invariant sur les valeurs qu’il a choisies dès son plus jeune âge. En quittant « La Grange », maison de ses parents pour Oran où la famille va vivre quand il a 6 ans, il sait déjà ce qu’il ne veut pas faire.
Il s’est toujours déclaré jardinier plutôt que paysagiste et dès la présentation, on trouve les trois concepts qu’il invente : Le jardin en (…) -
Ishikawa Takuboku : Un printemps à Hongo
28 février 2021, par Claudine Krishnan
Traduit du japonais par Alain Gouvret, préface de Paul Decottignies Éditions Arfuyen, 2020
Le poète Ishikawa Takuboku, né en 1886 dans le nord du Japon, s’est choisi, dès ses débuts littéraires, un nouveau prénom, Takuboku (le nom d’un oiseau, qui évoque aussi sa maigreur maladive). Les éditions Arfuyen, après avoir d’abord publié en traduction Ceux que l’on oublie difficilement et Fumées, puis deux autres ouvrages en édition bilingue, publie ce Romaji Nikki dont l’originalité ne se (…) -
Simone de Beauvoir : Les inséparables
22 février 2021, par Claudine Krishnan
Introduction de Sylvie Le Bon de Beauvoir Éditions de L’Herne, 2020
Est-ce un roman ? Sylvie Le Bon de Beauvoir éclaire la genèse et le mystère de ce texte, resté inédit pendant soixante-six ans, laissé de côté sans titre, précédé de quatre variations fictives. Ce « roman », cette longue nouvelle, écrite en 1954, est l’ultime tentative pour transposer dans la fiction une histoire dont la vérité autobiographique est assumée dans les Mémoires d’une jeune fille rangée , premier ouvrage (…) -
Hélène Cixous : Ruines bien rangées
31 janvier 2021, par Annie Rambion
Gallimard, 2020
« Il ne s’agit pas d’un Retour. Je n’ai jamais eu envie d’un Retour. Selon moi il n’y en a pas, nulle part et jamais. Personne ne reviendra jamais à Osnabrück ». De quoi alors s’agit-il, si ce n’est pas un retour ? « Où allons-nous ? » est la première phrase du livre, et bien d’autres questions s’ensuivent, qui n’épuisent pas le sujet. On comprend assez vite qu’il s’agit d’un voyage intérieur, fait de plusieurs voyages réels, effectués par la narratrice, seule ou avec ses (…) -
Etty Hillesum : une vie bouleversée, suivi de Lettres de Westerbork
24 janvier 2021, par Alice Bséréni
Points, 1995 (première édition en 1981)
« Il a fallu de longues années pour que le monde découvre le visage lumineux d’Etty Hillesum. Qui aurait cru, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, que cette jeune femme juive, follement éprise de la vie et en apparence insouciante, allait nous laisser en héritage l’un des témoignages les plus profonds sur le don de soi et l’amour des êtres et de Dieu ? » écrit Sophie Germain dans la biographie qu’elle consacre à Etty.
Cela commence par une (…) -
Estelle Dumas : Des bombes et des hommes
8 janvier 2021, par Bernard Massip
Dessin et couleur de Julie Ricossé Storyboard Estelle Dumas et Loïc Godart Futuropolis, 2020
En 1995 Estelle Dumas termine ses études en DUT de logistique sans trop savoir quoi en faire… Elle décide pour prendre le temps, voir plus clair en elle-même et se rendre utile, de partir en mission humanitaire. Elle rejoint l’association Equilibre avec laquelle elle part dans une Yougoslavie en pleine dislocation pour participer à un programme alimentaire de la communauté européenne. Vingt (…) -
Aurora Mardiganian : Apocalypse Arménie
27 décembre 2020, par Alice Bséréni
Transcrit par H. L. Gates. Comité américain de secours aux Arméniens et aux Syriens, New-York, 1918. Traduit de l’anglais par Elodie Denis et Thomas Dilan, 2017. Édition Ararat 2019.
"Mon père n’est pas mort. Ma mère n’est pas morte. Mon frère et mes sœurs, mon oncle, ma tante et mon grand-père ne sont pas morts. Vous les avez peut-être tués. Mais ils sont bien vivants, au paradis. Et je vivrai avec eux. Et si jamais je devais cesser d’être fidèle à leur Dieu et au mien, je serais indigne (…) -
Barbara Cassin : Le bonheur, sa dent douce à la mort
3 décembre 2020, par Geneviève Besse-Houdent
"Autobiographie philosophique", Fayard, août 2020, 252 p.
Dès l’enfance, la petite fille aux jambes ballantes, perchée sur un meuble, s’étonne que les adultes oublient qu’ils vont mourir : déjà un parfum de métaphysique. Et d’ailleurs son visage d’enfant peint par sa mère et qui figure sur la couverture du livre pourrait s’apparenter à un portrait du Fayoum au moment de flottaison entre la conscience de la vie encore tenace et le passage vers le néant, entre l’être et le non-être, si (…) -
Yves Charnet : Chutes
20 novembre 2020, par Annie Pibarot
Tarabuste éditeur, 2020
Portrait de l’artiste en « sculpteur de miettes »
Chutes que publie Yves Charnet est à première vue le récit d’une année de sa vie, une année qu’il qualifie de « vide », où apparaissent, de façon récurrente mais sous différentes formes, des déceptions, des chutes. Pour rendre compte de ces expériences et de ce fragment de vie, il a recours à une forme inédite mêlant journal intime, autoportrait, autofiction et poésie. Le journal tenu par l’auteur en gros entre (…)